« Pôle Emploi, bonjour ! Je vois dans votre dossier que vous avez un Master1… ça vous dirait d’être prof jetable sans formation et mal payé ? »

Non, ce n’est pas de la science-fiction

Ca se passe en 2014 en Seine-Saint-Denis. Les politiques successives de suppressions de postes massives ont entrainé, forcément, une pénurie d’enseignants. La liste est longue
des établissements primaires et secondaires qui ont passé des jours, voire des semaines, sans enseignant : professeur d’école en longue maladie, non remplacé ; collège sans professeur d’allemand ou de biologie ; lycée sans professeur de philosophie…

Pour pallier ce manque, l’Education nationale a demandé à Pôle Emploi de démarcher par téléphone des chômeurs pour recruter 300 professeurs d’école dans le département. Seul critère : la détention d’un Master 1. Aucune exigence en matière de pédagogie et d’enseignement n’est demandée.

La ministre botte en touche

Interrogée, la Ministre ne nie pas le procédé : « que l’on fasse appel à Pôle emploi pour identifier des candidatures mais ensuite derrière, on vérifie évidemment les compétences
des gens en question, il y a une formation qui accompagne leur exercice ». Et de mettre la responsabilité de la situation actuelle sur « la politique désastreuse de la droite en matière d’éducation ».

Sur quel temps sera assurée cette « formation » ? Avec quel contenu ? Mystère ! Comme toujours, des annonces, des paroles, mais pour les personnels, toujours plus de
précarité, toujours plus de dégradations des conditions de travail, toujours plus d’attaques contre le statut des fonctionnaires, toujours moins de services publics.

SUD éducation se bat pour un service public de qualité, qui recrute ,forme et rémunère correctement ses personnels. Pour que l’emploi précaire ne se généralise pas dans l’enseignement, comme à la Poste, avec les conséquences que l’on sait.