Refondation : ça patine...

mardi 7 octobre 2014

Trois ministres en moins de trois ans n’ont pas fondamentalement changé l’école. La « refondation » annoncée se révèle n’être qu’un slogan de campagne, comme « l’éducation
priorité du gouvernement », tandis que la réalité des classes montre une constante dégradation de nos conditions de travail et de vie. C’est un renoncement constant aux valeurs républicaines de l’école : égalité des chances, éducation émancipatrice, service public de qualité.

La réforme des rythmes scolaires, dont l’objectif était de réduire la journée de classe de l’enfant, est l’exemple de ces renoncements. Comme SUD éducation l’a très tôt compris, l’instauration des TAP a pris le pas sur le temps scolaire, provoquant l’éclatement des cadres horaires des écoles, la dégradation des conditions de travail des enseignants et des personnels communaux, sans pour autant réduire la journée des enfants. Pire, leur temps de présence à l’école sur la semaine s’est allongé ! Nous avons été bien seuls à dénoncer les incohérences du Ministère, les dérogations à la louche de la DASEN, les conditions de travail
dégradées. Les seuls à dénoncer avec constance les erreurs de ce décret et à faire des contre-propositions.

La création des 60000 postes était un leurre, tous les postes « recréés » ayant été absorbés par la mise en place des ESPE et la démographie. Pour preuve le dernier CTSD, qui a vu tant de classes fermer, encore et toujours, alors que des besoins criants d’ouvertures remontaient de tout le département, notamment dans les CLIS, montrant pour l’occasion tout le cynisme de la DASEN. SUD éducation dénonce cette gestion à court terme des effectifs et les classes
surchargées. Le CTSD a accouché d’une nouvelle fraction du temps de travail : le tiers temps ! Comme si ce n’était pas assez compliqué pour les collègues assurant les compléments de service et les remplacements.

La remise en place d’une formation initiale pour les enseignants était attendue. On ne s’attendait pas à une mise sous tutelle de cette formation et des ESPE par les
universités. La formation varie en temps et en contenus d’une université à l’autre. Les universités, pour la plupart en quasi situation de faillite, ne peuvent financer une formation
digne de ce nom. Et que dire de la pitoyable et très libérale formation continue à distance M@gistère, sinon qu’elle ne répond pas aux besoins des enseignants, mais à un régime d’économies dicté par la politique d’austérité ?

Les nouveaux programmes du primaire peinent à voir le jour, et ce sont toujours les programmes et l’idéologie passéiste Darcos qui sévissent dans beaucoup de classes.
Encore un signe de faiblesse et d’irresponsabilité, en contradiction avec le discours volontariste du gouvernement. Les réactionnaires pèsent de tout leur poids pour
influer sur les contenus scolaires, encouragés par la lâcheté gouvernementale.
La hiérarchie pèse toujours sur les écoles et les personnels, toujours engluée dans sa gestion comptable et ses évaluations mortifères, à coup d’enquêtes, de multiplication de documents uniques, de règlementation tatillonne, d’injonctions et d’instructions jargonneuses, d’inspections infantilisantes. Assez !

Et la revalorisation du métier ? Salaires bloqués, classes surchargées, annualisation du temps de travail, pas de médecine du travail, une prime ISAE de moins d’un euro par jour, un décret imposant le temps d’accueil, APC, caporalisation du temps d’information syndicale… Et bientôt la fin de l’avancement à l’ancienneté et la rémunération au mérite ! La coupe est pleine !

Les sujets de grogne sont nombreux, les bonnes mesures sont rares… C’est pourquoi SUD éducation continuera à défendre nos conditions de travail, nos droits et les valeurs
émancipatrices de l’école.

Ne nous laissons pas faire ! Votez SUD éducation !


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