Prise de parole Solidaires du 9 mars 2016

jeudi 10 mars 2016

Depuis que le gouvernement à dévoilé son projet de loi, les ministres nous expliquent, la main sur le coeur, qu’ils défendent les chômeurs et que, si les patrons n’embauchent pas c’est parce qu’ils ne peuvent pas licencier assez facilement. Ah bon ? Mais si le licenciement était si difficile, comment expliquer les centaines de milliers de licenciements l’an dernier et les millions de chômeurs ?

Qui peut croire en effet un seul instant que faciliter les licenciements provoquerait autre chose que l’augmentation des licenciements ? Qui peut croire que permettre aux employeurs de faire travailler leurs salariés jusqu’à 60h par semaine créerait de l’emploi ? Cette “réforme” est une aberration économique qui en aucun cas ne peut contribuer à la relance de l’activité. Elle revient sur l’ensemble des conquêtes sociales arrachées par le mouvement ouvrier depuis un siècle, et sur les avancées plus récentes. Le résultat est d’une violence inouïe. Si cette loi était adoptée, on travaillerait plus pour gagner moins, avec des vies morcelées sans même le droit de conserver au moins 11 heures de repos consécutifs entre deux journées de travail. Ce gouvernement a été capable de prévoir jusqu’à la suppression des deux jours de congés pour le décès d’un proche !

Le gouvernement a bien raison de craindre la mobilisation sociale contre la loi El Khomri.

Il y a juste dix ans, le gouvernement de l’époque, qui avait une étiquette de droite, voulait imposer le CPE, contrat première embauche, pour les moins de 26 ans, doté d’une période d’essai de deux ans pendant lesquels le patron pouvait licencier comme il voulait. Déjà ! La jeunesse d’abord, puis les salariés, sont descendus massivement dans la rue, passant de 400 000 personnes en février à 3 millions début avril. Jusqu’au retrait le 10 avril. Une loi déjà votée, avait donc été abrogée sous les coups de boutoir des manifestants.

Un report et un lifting ne suffiront pas, exigeons le retrait de cette loi qui incarne une régression sociale sans précédent !

Les initiatives de la base sont venues bousculer les calendriers syndicaux. L’appel à manifester le 9 mars a fédéré les organisations de jeunesse, et recueilli le soutien de plusieurs syndicats ici présents. Cette première journée peut ainsi marquer le début d’une contre-offensive. A condition d’être persuadés que nous représentons une force importante. Preuve en est qu’avant même la première manifestation, le gouvernement a déjà reculé en repoussant de 15 jours la présentation de la loi en conseil des ministres.

La journée d’aujourd’hui sera déterminante. Syndicalistes, salariés, étudiants, apprentis, citoyens, c’est la France insoumise qui se met en mouvement pour faire plier le gouvernement. Un rendez-vous est déjà pris pour une journée de grève le 31 mars à l’appel de la CGT, FO, FSU, Union syndicale Solidaires, UNEF, UNL, FIDL.

Il est possible de faire reculer ce gouvernement, sur sa loi de casse du code de travail, et bien au-delà, car nous avons déjà subi de nombreux reculs, avec les lois Macron et Rebsamen, pour ne parler que des derniers coups reçus. Et au-delà de ce projet de loi, il y a bien d’autres choses à discuter et à combattre !


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