Philosophie et sexisme, quand le plafond de verre devient béton armé !

mardi 14 novembre 2017

Le Collectif Philosophes publiait en mai dernier une tribune qui en dit long sur le maintien de la domination masculine au cœur de l’institution
universitaire en philosophie. En comparaison avec les
filières sciences humaines et sociales, la philosophie est
de longue date restée en retard du mouvement de
féminisation du recrutement, alors que le ratio femme-
homme dans les candidatures est relativement proche
de la parité.
Pourtant, le Collectif avait pu observer ces
dernières années un fléchissement de la tendance
puisque ce ratio au recrutement se rapprochait de celui
des candidatures tant au CNRS (chargés de recherches)
qu’à l’université (maître-sse-s de conférences).
En 2017, 46% des candidat-e-s doté-e-s des titres et
travaux requis pour concourir aux postes de chercheurs
en philosophie, littérature et sciences de l’art du CNRS
étaient des femmes. Puis 40% des admis-e-s pour la
phase d’audition étaient des femmes. Mais à l’issue des
délibérations du jury, 100% des candidat-e-s classés sur
liste principale étaient des hommes.
Soit un ensemble de 224 candidat-e-s, dont 46% de
femmes, pour un résultat d’admissibilité de 5 hommes
pour 5 postes.

Coup d’arrêt à la longue marche vers l’égalité femmes hommes

Il est évident qu’on peut se demander en quoi les 104
candidates ont pu faillir à ce point ou en quoi ont-elles
déplu au jury, pourtant habilité à faire des choix sur les
compétences et non sur le genre. Quand les
recrutements dans la recherche et l’enseignement
supérieur se raréfient, le jury du CNRS démontre que
les oripeaux du mandarinat traditionnel reprennent
vite le dessus.
Un sérieux coup d’arrêt vient d’être mis
au développement de l’accès des femmes à des postes
de responsabilité scientifique ainsi qu’au retrait des
manifestations de sexisme en matière académique.
Nos camarades et collègues philosophes rassemblés
en collectif savent ce que les avancées en faveur de la
condition féminine doivent aux travaux de la raison et
à l’œuvre des femmes remarquables qu’étaient Simone
de Beauvoir, Hannah Arendt ou Simone Weil. Ils
expriment leur confiance dans l’engagement du CNRS
pour la parité, et attendent que l’organisme prenne des
mesures opérationnelles afin d’éviter le découragement
des étudiantes dont la vocation est d’être un jour
chercheuses de haut niveau.
Nous ne pouvons que
partager leur colère et soutenir leur lutte de longue
haleine !


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