Rétablissement du jour de carence : la chasse aux "fainéants" !

mardi 5 décembre 2017

Journal décembre 2017

 [Actualité] : Rapport de la Cour des comptes : quand la Cour commande le pouvoir
 [Actualité] : « Blanquer attaque la fédération SUD éducation à l’assemblée nationale
 [Enseignement supérieur] : Non à la sélection cache-misère de l’enseignement supérieur !


Édito

Fausses économies ... et vrai cynisme !

Rétablir le jour de carence pour les fonctionnaires comme l’a fait Sarkozy en 2012 puis comme Macron veut le faire cette année après sa suppression par Hollande en 2014, c’est donner des gages à la main droite de l’Etat. La main budgétaire, celle de l’obsession des comptes et de l’équilibre des bilans devient celle qui prime sur la main du social et de la bienveillance publique.
L’INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques) s’est posée la question des effets véritables de la mesure sur les comptes publics et relève que si le budget s’est enrichi d’une quarantaine de millions, ces économies ne sont qu’apparentes et le calcul est surtout politique. Si la fréquence des absences de deux jours a baissé du fait de la mesure, celle des absences d’un jour est stable. Il est probable que les salariés s’arrangent pour substituer à un arrêt-maladie un autre type d’absence comme une RTT ou une autorisation d’absence par exemple.
L’effet le plus net du jour de carence est visible pour ce qui concerne la hausse des absences longues : « La prévalence des absences d’une semaine à trois mois a augmenté (…) pendant la période d’application du jour de carence et diminué après sa suppression ». Pour l’INSEE, le coût fixe du jour de carence incite à prolonger l’arrêt de travail jusqu’à la guérison plutôt que de risquer une rechute pénalisante. Ensuite, le ressenti négatif de cette mesure chez des agents malades et mis à contribution les déculpabilise et peut les inciter à prolonger cet arrêt.
Le dernier élément important relève du « présentéisme » accru au risque de dégrader encore la santé des salariés de la FP : ceux qui connaissent un problème de santé hésitent à s’arrêter de travailler pour se soigner. Et cela les mène à devoir prendre des congés plus longs.
Comme on peut le voir, l’efficacité gestionnaire du jour de carence n’est absolument pas avérée. Pour autant, cette aberration économique reste rentable politiquement pour ce gouvernement converti à la réthorique libérale qui a tout intérêt à installer pour l’opinion un bruit de fond anti-fonctionnaire.
Le procédé est connu, faisons en sorte que personne ne soit dupe de la supercherie !


Agenda

Array Array Array Array Array

<<

2018

>>

<<

Octobre

>>

Aujourd’hui

LuMaMeJeVeSaDi
1234567
891011121314
15161718192021
22232425262728
2930311234