Evaluations nationales - Concurrence, classement, fichage des écoles ... et des enseignants ?

jeudi 13 septembre 2018

Journal septembre 2018
Journal septembre 2018-2

 [Evaluations] : Pourquoi les évaluations nationales ne sont pas obligatoires !
 [Personnels] : « Service civique : le pire de la précarité
 [Instances paritaires] : CAPD, CAPA, CTSD ... Le paritarisme dans le viseur du pouvoir
 [Personnels] : Inégalité professionnelle chez les enseignant-e-s : l’indifférence à la différence
 [AVS/AESH] : Ecole inclusive : le monde merveilleux de 2022
 [Santé et sécurité au travail] : Radon : scandale sanitaire dans sept lycées bretons !


Édito

Le ministère a décidé d’imposer le retour d’évaluations nationales. L’ensemble de la
communauté éducative n’a pourtant jamais cessé de les dénoncer.
Ces évaluations nationales ne constituent pas un outil professionnel pour la classe et ne sont pas au service du diagnostic ni de la réduction des difficultés scolaires. Ces tests seront exclusivement ciblés sur la mesure des acquis scolaires des élèves par rapport aux programmes. Autrement dit, ils ne viseront qu’à mesurer la performance du système éducatif, des élèves, des enseignant-e-s et des équipes pédagogiques. Elles mènent ainsi à la stigmatisation des élèves et elles servent à légitimer des dispositifs d’aide “personnalisée” qui ont pourtant prouvé leur inefficacité à l’inverse des RASED et de la réduction des effectifs.
Elles seront utilisées pour contrôler le travail des enseignant-e-s, sur la base d’objectifs
purement quantitatifs. Elles contribuent à la standardisation de nos pratiques de classe. C’est
une façon méprisante de s’asseoir sur le travail en équipe pour la passation, la correction et l’analyse des évaluations. Elles poussent à centrer le travail en classe sur une pratique de bachotage et la recherche de résultats quantitatifs à tout prix.
Ces évaluations nationales ne sont en réalité aucunement nécessaires pour l’évaluation du
système scolaire. Il est illusoire de penser que les résultats produits par ce genre de dispositif sont représentatifs. Le Haut Conseil de l’Éducation dans son bilan annuel de l’école de 201 1 a pointé le peu de fiabilité de ces évaluations. En effet, les conditions de passation ne sont pas homogènes sur tout le territoire.
Progressivement, on prépare l’opinion publique à l’idée que la mission première de
l’enseignement réside en la quête permanente de la performance et du classement. On
développe dans l’école une culture du résultat et du mérite, dont on connaît pourtant bien les dégâts dans l’univers impitoyable de la grande entreprise.
Cela n’aura pour effets que d’accentuer les pressions sur les enfants en difficulté scolaire et à disqualifier les enfants des classes populaires. Ce pilotage par l’évaluation instaure des outils de mesure de résultats qui visent à mettre toujours plus en concurrence les écoles et établissements, les enseignant-e-s et les élèves, à travers la publication de leurs résultats, de “palmarès” des meilleures écoles et établissements.
Ce “pilotage par les chiffres », dont l’objectif reste la réduction des moyens et du nombre de postes, s’inscrit, avec la fragilisation de la carte scolaire, dans un projet de transformation de l’éducation en un vaste marché.
Ces évaluations préparent la mise au pas réactionnaire de l’école que programment
Macron et Blanquer, sur les méthodes et les programmes. Elles sont à l’opposé de nos
aspirations, de nos convictions éducatives et de nos missions. Les enseignant-e-s évaluent leurs élèves tout au long de l’année et au cours des apprentissages. Les enseignant-e-s
n’attendent pas ces évaluations pour différencier leur pédagogie et adapter leurs enseignements en fonction des difficultés des élèves.

Nous considérons que l’évaluation des élèves ne peut pas relever d’injonctions institutionnelles
normatives. Les évaluations et leurs rendus doivent être des outils construits par les enseignant-e-s dans le cadre de leurs pratiques pédagogiques pour faire progresser les élèves à leurs rythmes en s’appuyant sur les acquis et les recherches des pédagogies alternatives et coopératives.

SUD éducation revendique ainsi des évaluations formatives plutôt que sommatives, une évaluation dans un cadre pédagogique.


Pourquoi ces évaluations nationales ne sont pas obligatoires !

Le ministère a beaucoup communiqué sur ces évaluations mais il n’a publié au Journal officiel aucune circulaire leur donnant un cadre formel. Il n’y a donc pas de cadre réglementaire pour ces évaluations qui puissent les rendre obligatoires. Et non, un simple courrier du DASEN ou du ministère ne suffit pas !
L’année dernière, face aux oppositions et aux résistances que ces évaluations avaient
provoquées, Jean-Marc Huart, directeur de l’enseignement scolaire (Dgesco), avait lui-même levé les consignes contraignant-e-s d’application de l’évaluation de CP via un courrier adressé aux enseignant-e-s le 18 septembre 201 7D :
« Il est important que cette évaluation se déroule dans un climat de bienveillance... sans aucun esprit de compétition », « Vous avez la possibilité de ne faire passer qu’une partie des exercices », « Les durées de passation doivent être considérées comme indicatives. »

Bref, vous faites comme vous voulez…
Puisqu’on ne peut rien vous imposer.


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