Pour un retour à l’inconditionnalité de l’hébergement d’urgence dans le Finistère

mercredi 12 juin 2019

Qu’est-ce que l’hébergement d’urgence ?

L’hébergement d’urgence est un dispositif d’aide et d’accompagnement pouvant être délivré aux personnes sans abri et en difficulté sociale. Pour le solliciter, il faut faire le 115 qui est un numéro d’urgence comme l’est le 18 pour les pompiers, ou le 15 pour le Samu. Ce dispositif, ainsi prévu pour mettre à l’abri les personnes sans ressources lorsque cela est possible, est un dispositif de l’État mais dont l’organisation se fait à l’échelle du département.

Sur le principe, la plateforme du 115 s’appuie alors généralement sur les disponibilités des CHRS ou des prises en charges hôtelières pour mettre à l’abri les personnes sans ressources. Malheureusement, il n’y a pas toujours assez de place pour toutes les personnes qui appellent le 115, et les « gestionnaires » de la plateforme ne parviennent pas à trouver une solution dans toutes les situations.

Aujourd’hui nous ne sommes (même) pas là pour évoquer ou dénoncer le manque de place d’hébergement à l’échelle du territoire… Les structures autour de la table aujourd’hui veulent par contre dénoncer le fait que, depuis une date assez récente, dans le département, le 115 (ou plutôt le dispositif d’hébergement d’urgence), ne repose plus sur son principe fondamental qui est celui de l’inconditionnalité.

Ça veut dire quoi l’inconditionnalité ?

Ça veut dire que tout le monde peut appeler le 115. Ça veut dire que toute personne à la rue, sans ressource, en difficulté, peut solliciter l’aide à l’hébergement de ce dispositif. On peut (malheureusement) lui répondre qu’il n’y a plus de place, mais on ne peut pas lui répondre qu’elle n’y a pas droit !

Or, aujourd’hui dans le Finistère, la DDCS (Direction Départementale de la Cohésion Sociale), sous les ordres du Préfet, donne comme consigne aux gestionnaires du 115 de ne pas traiter ou solutionner les appels provenant de personnes étrangères sans-papiers ou en cours de démarche pour obtenir une régularisation. Aujourd’hui, dans le Finistère, les salarié-e-s du 115 sont contraint-e-s de répondre aux étranger-e-s sans-papiers à la rue, et quelque-soit leur « détresse », qu’ils-elles ne peuvent pas avoir d’hébergement d’urgence. Ces salarié-e-s étaient d’ailleurs récemment en grève pour dénoncer ces consignes préfectorales.

Pourtant, la loi sur le logement de 2014 et le Code de l’Action Sociale et des Famille prévoient que : « Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique ou sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence […] » (art. 345.2.2). Cette loi est ainsi régulièrement bafouée par la préfecture du Finistère.

Nous, associations et collectifs qui conseillons et accompagnons des femmes victimes de violences, des personnes sans-papiers, des jeunes majeur-e-s isolé-e-s, etc., dénonçons ces consignes territoriales, qui sont discriminatoires et donc racistes. La préfecture n’a pas à poser la condition de la régularité de séjour pour autoriser l’accès au dispositif d’hébergement d’urgence ! Et nous exigeons alors que soit rétablit le principe de l’aide inconditionnelle à l’hébergement d’urgence pour toute personne qui en a besoin.

Nous appelons à nous rassembler/manifester, place de la Liberté à Brest et place de la Résistance à Quimper, le mercredi 12 juin à 18h30.

Nous appelons toutes les structures et groupes, mobilisé-e-s sur cette question, à nous rejoindre.


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