Éducation nationale ou investissement rentable ? Le choix de Sarko-Châtel est clair !

jeudi 4 février 2010

Un sentiment de colère

A l’heure où tombent les premières annonces de DGH dans le second degré, et où les chefs d’établissements font assaut de consultations internes sur les ventilations des heures d’enseignement de seconde, un sentiment de colère s’exprime parmi de nombreux collègues qui découvrent sur le vif la réalité des situations induites par les choix ministériels, après les premières annonces soft de l’automne dernier. La réforme des lycées et les autres mesures adoptées sur la mobilité professionnelle comme sur la mastérisation du recrutement enseignant, la mise en place des livrets de compétences et des ENT (Environnement Numérique de Travail) sont bien des mesures de long terme inspirées par les mêmes objectifs idéologiques : réduction des moyens, mise en concurrence, productivité des personnels, formatage des enseignements et mise au pas des enseignants, révision à la baisse du poids des enseignements de culture générale dans la formation des lycéens et atteintes à la laïcité par l’entrée en force des intérêts privés dans l’élaboration des contenus pédagogiques.

Une dégradation des conditions de travail

Pour commencer, la politique de suppression des postes est forcément incompatible avec l’ambition de réduire l’inégalité des chances de réussite scolaire. Seule une profonde dégradation de nos conditions de travail et de la qualité des enseignements est à prévoir, dans la continuité de la réforme de l’enseignement professionnel. Il ne peut s’agir que d’intensifier le contenu du travail des enseignants en alourdissant les effectifs d’élèves par classe, tout en multipliant les tâches intégrées à nos services qui ne sont pas toutes de notre mission (aide, tutorat, orientation…). Le ministère ne cache plus son intention d’en finir avec le recrutement des Conseillers d’Orientation Psychologues (COP) et un Service public d’orientation propre à l’Education Nationale.

Une remise en cause de la citoyenneté

Il n’est ensuite pas acceptable que l’accompagnement personnalisé des lycéens s’installe au détriment des horaires disciplinaires de certaines matières, notamment celles qui n’auront plus en seconde que le statut d’enseignement d’exploration à 1h30 par semaine comme les Sciences Economiques et Sociales. La suppression d’horaires d’enseignement de culture générale en filière scientifique, visant à un profilage systématique de cette série, montre à quel point le ministère tient à préparer les élèves à l’acceptation des nouvelles formes de domination plutôt qu’à la citoyenneté et l’esprit critique.

La fin de l’autonomie des établissements

Par ailleurs, cette réforme annoncée des structures se traduit par un accroissement dangereux de l’autonomie des établissements dans le cadre des EPLE (Etablissements Publics Locaux d’Enseignement). On laisserait à discrétion l’utilisation de près d’un tiers de l’horaire professeur en créant une concurrence interne entre les disciplines, et externe entre les établissements, ceux-ci se disputant déjà la clientèle depuis la suppression de la carte scolaire.
La mise en place des EPLE conférera un pouvoir renforcé aux chefs d’établissements qui décideront de la répartition des moyens en faisant émerger, par le biais des Conseils Pédagogiques, une hiérarchie intermédiaire de professeurs à vocation managériale dont nous pouvons à la fois contester le mode de désignation et redouter les prérogatives.

Mises en disponibilité accrues

Enfin, et pour assombrir encore plus notre avenir, nous sommes conscients des dérives à venir dues à la loi de mobilité professionnelle pour les personnels non titulaires que les rectorats pourront affecter sur des postes à cheval sur les trois fonctions publiques (centrale, locale, hospitalière) et placer en disponibilité sans traitement en cas de refus. Pensons encore aux conditions nouvelles d’entrée dans le métier pour les débutants qui seront privés aussi bien d’une vraie formation que d’une rémunération digne de ce nom !

Un abandon de la mission éducative

Cette réforme et cet ensemble de décisions allant toutes dans le même sens n’apportent aucune réponse à la demande unanime d’amélioration des conditions de travail des enseignants et d’études des élèves. Parce que personne ne peut se résoudre à l’abandon global de la mission éducative du pays, nous ne pouvons qu’exiger du ministre le retrait de ce projet.


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