L’école n’est pas une garderie !

samedi 2 mai 2020
par  sudeducation29

Après la cacophonie des derniers jours, le ministre Blanquer est une nouvelle fois désavoué sur son calendrier de reprise par le 1er ministre : quelle image pitoyable pour l’Éducation nationale !
La reprise se fera finalement par niveau, d’abord les maternelles et élémentaires le 11 mai, puis en collèges le 18 mai dans les départements "verts" dont le Finistère sera sans doute. Pour les lycées... la reprise est reportée sine die...
Ce calendrier va contre l’avis du conseil scientifique qui préconisait une rentrée en septembre !

La scolarisation sur la base du volontariat est confirmée. On peut bien se demander pourquoi. Soit les conditions sanitaires sont réunies, et alors tous les enfants sont à l’école, c’est l’obligation scolaire qui prime. Soit elles ne le sont pas, et le confinement doit perdurer. Avec cette base de volontariat, on fait donc porter la responsabilité d’une éventuelle contagion sur les familles qui auront fait le choix de scolariser leur enfant. Sachant que les dispositifs d’indemnisation pour garde d’enfant vont prendre fin, quelle marge de choix auront les parents quand ils sont tous les deux salariés et attendus par leur employeur ?

SUD éducation s’interroge sur le fait que la catégorie d’âge la plus à même de porter des masques, les lycéens, sera celle qui sera déscolarisée le plus longtemps alors qu’on fait rentrer d’abord les plus petits pour qui le respect des gestes barrières sera le plus difficile. Quid des lycéens décrocheurs, dont le taux très fort dans l’enseignement professionnel ?

Dans le 1er degré, dans le cadre de la préparation de l’accueil des élèves à partir du 12 mai, nous avons pris connaissance du courrier envoyé par Monsieur le Recteur le 30 avril dans lequel il écrit que « la sécurité sanitaire est un préalable à la reprise » ce dont nous convenons bien sûr. Pour cela, encore faudrait-il que l’assurance de cette sécurité puisse être garantie.

En effet, le recteur annonce que maires et directeurs vont recevoir « un protocole de mise en oeuvre ». La version de travail issue du ministère et dont nous avons connaissance fait 63 pages. Pas moins ! Qui peut croire que les collectivités et les enseignants seront en capacité de faire respecter ce protocole extrêmement lourd et cela même avec la meilleure volonté du monde.

Dans ce même courrier du 30 avril, Monsieur Le Recteur demande aux directeurs/trices « d’insister [auprès des parents] pour leur assurer que les conditions sanitaires mises en œuvre garantissent une sécurité sanitaire optimale » ! Évidemment, n’ayant aucune compétence médicale, aucun directeur n’est capable de donner ces assurances. Nous ne pourrons être tenu.e.s pour responsables d’une éventuelle contagion sur le site de notre établissement scolaire car nous n’avons ni les compétences professionnelles ni les moyens de pouvoir assurer dans le cadre de nos missions les conditions garantissant une sécurité sanitaire complète.

Édouard Philippe met en avant « un impératif de justice sociale »
On a plutôt le sentiment d’un « impératif de logique économique » , et que c’est le concept de l’école comme mode de garderie des plus jeunes qui l’a emporté
Voilà donc des annonces qui inquiètent, à l’opposé d’une parole d’Etat qui devrait rassurer, et sécuriser des enfants déjà traumatisés par la crise que nous traversons.


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