AESH, école inclusive et déconfinement

mardi 2 juin 2020
par  sudeducation29

Après les annonces de Blanquer, les personnels de l’Education sont en attente d’un cadrage académique et d’informations concrètes sur l’organisation de la fin de l’année scolaire, notamment en ce qui concerne le second degré.

Pour ce qui est de l’« école pleinement inclusive », c’est le grand flou, tant pour les élèves à besoins éducatifs particuliers que pour les Accompagnant·es d’Elèves en Situation de Handicap.

Dans le « point de situation » du jeudi 28 mai, la seule information sur la scolarité des enfants en situation de handicap, c’est les chiffres sur la fréquentation des classes ULIS.

Sur la page dédiée à l’école inclusive à l’heure du déconfinement, le ministre avait déclaré que les élèves à besoins particuliers étaient « prioritaires ». On est dans le même déni de réalité que lors de la conférence de presse du 11 février dernier avec Sophie Cluzel, secrétaire d’État aux personnes handicapées, le jour anniversaire de la loi de 2005. Tous les élèves devraient pouvoir aller en classe, mais c’est à l’État de donner les moyens aux personnels d’une inclusion effective et émancipatrice pour toutes et tous.

Les associations de parents d’élèves ont par ailleurs écrit une lettre ouverte à Cluzel et Blanquer à ce sujet : lettre Fcpe-Pep-Unapei.

De la même manière, le ministère fait comme si tout allait bien pour les AESH, enfin sorti·es de la précarité grâce au CDD de trois ans...

Comme tous les autres personnels, les Aesh sont en attente d’informations sur la possibilité d’Autorisations spéciales d’absence au mois de juin, en fonction de leur situation familiale et sanitaire. Mais ce qui est spécifique au regard de leurs missions, c’est la question récurrente de ce qu’ielles peuvent ou doivent faire en cas d’absence d’élèves bénéficiant d’une notification de la MDPH. Sur le site du gouvernement, on lit que les AESH pourraient accompagner un·e autre élève handicapé·e, et en effet, même si on n’est pas recruté·e au sein d’un PIAL, un simple avenant suffit à tout moment de l’année pour changer d’établissement, par exemple. En ce moment, les AESH volontaires peuvent aussi accompagner des enfants de soignant·es.

Mais rien n’est jamais dit clairement, et ce n’est pas faute de poser régulièrement la question à l’administration, sur le cas où, de fait, il n’y a pas d’élève à accompagner. Dans certains cas un accompagnement à distance est possible, mais sinon ? Dans le contexte actuel, quand les AESH ne peuvent pas remplir leur mission auprès d’un·e élève et que le télétravail n’est pas possible, il n’y a pas lieu de les faire déplacer sur leur lieu de travail, et le dire éviterait d’une part les dérives éventuelles au niveau des missions demandées, mais aussi et surtout beaucoup d’angoisse dont n’ont pas besoin des personnels dont le salaire reste indécent.

De la même façon qu’il reste beaucoup à accomplir pour l’école inclusive, la pleine inclusion des AESH dans l’équipe éducative passera nécessairement par la création d’un statut de fonctionnaire, préalable à la reconnaissance professionnelle tant attendue.


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