Plus que jamais, les évaluations nationales ne doivent pas avoir lieu

dimanche 6 septembre 2020

Blanquer a indiqué dans un courrier envoyé aux personnels son intention de maintenir les évaluations nationales à la rentrée 2020.

Depuis des années, les évaluations nationales imposées par le ministère ont été largement critiquées que se soient au niveau de leur contenu, de leur forme de passation, ou encore de l’utilisation des données et leur stockage sur les serveurs d’Amazon. De nombreuses et nombreux enseignant.e.s se sont mobilisé.e.s contre ces évaluations et SUD éducation les a toujours soutenu.e.s .
Cette année, encore plus qu’une autre, l’obstination du ministère à prévoir leur passation à partir du 14 septembre après un confinement de 2 mois et au cœur d’une crise sanitaire est préjudiciable élèves. Alors que ces 2 mois ont aggravé les inégalités sociales et scolaires de notre pays, que ce soit par les conditions de logements des familles, leurs équipements matériels ou encore par leur conditions d’accompagnement de la scolarité des enfants, faire passer des évaluations sur des notions non-travaillées l’année dernière relève de la maltraitance.
Les maintenir au mépris des inquiétudes des enseignant.e .s, élèves et familles, suscitées par cette rentrée est irrecevable. De nombreux élèves vont ainsi se retrouver en position d’échec. Ce n’est absolument pas la priorité de la rentrée, qui devrait au contraire faire en sorte que tous les personnels et élèves reviennent à l’école en confiance.

Des enseignant.e.s infantilisé.e.s et la liberté pédagogique bafouée

Le ministère prétend que ces évaluations nationales qui sont corrigées automatiquement permettraient de cerner au plus près les besoins de chaque élève afin de leur apporter une aide personnalisée. Or comment prétendre personnaliser l’aide en classe, à partir de tests imposés d’en haut sans le consentement des équipes pédagogiques et des classes surchargés ? Au contraire ces évaluations sont mal conçues : des exercices trop longs, piégeux et qui, de plus, ont véhiculé les années passées des stéréotypes sexistes par le choix de certains exercices. Elles ne sont donc pas un outil au service des enseignant.e.s et de leurs élèves et elles remettent en cause leurs compétences professionnelles en les considérant comme de simples exécutant.e.s. Elles constituent aussi une perte de temps et mettent les élèves en difficulté. Imposer un tel dispositif est en contradiction avec les principes qui fondent l’engagement professionnel de nombreux.se.s enseignant.e.s.

Vers une culture de l’évaluation et l’école du tri social

Ces évaluations démontrent la volonté ministérielle de mettre au pas les enseignant.e.s, et de mettre en concurrence élèves et établissements scolaires. Nous l’avons mesuré l’année dernière : ces évaluations sont utilisées par le ministère pour justifier ses orientations pédagogiques centrées sur les seuls “apprentissages fondamentaux” et renforcer son contrôle sur les personnels. Derrière un discours prétendument scientifique, le ministre entend normer les pratiques pédagogiques des enseignant.e.s.
Loin d’être réservées à un usage interne, ces mesures participent au renforcement des inégalités territoriales en imposant progressivement une « culture du résultat » qui permettrait de distribuer les bons et les mauvais points aux équipes enseignantes.


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