Il y a un an, Christine Renon, directrice d’école à Pantin, se donnait la mort sur son lieu de travail. À 58 ans, elle laissait derrière elle une lettre dans laquelle elle se disait « épouvantablement fatiguée » et « épuisée ». Dans cette lettre, elle mettait directement en cause ses conditions de travail et la surcharge de tâches administratives imposée aux directrices et directeurs d’école. Si son courrier était adressé à l’inspection et à ses collègues directeur·ice·s, il fut rapidement et selon son souhait, rendu public.
La charge de travail de directrice à l’origine de sa mort
Ce geste a mis au jour une réalité trop souvent niée par l’Éducation nationale : celle de la dégradation des conditions de travail. En 2018-2019, 58 agents de l’Éducation nationale se sont donné la mort. C’est bien plus d’un par semaine. En cause, la charge de travail toujours plus importante alors que les conditions matérielles sont déplorables. L’État a finalement reconnu le caractère imputable au service de la mort de Christine Renon mais pourtant, un an après, les réponses de l’administration sont largement en-deçà des besoins et des enjeux. Avec 86 médecin-ienne-s du travail pour plus d’un million de personnels et une gestion de management des ressources humaines, la situation ne cesse de se dégrader. Le Ministre Blanquer s’entête dans ses projets de réformes impopulaires : après la loi pour l’École de la confiance et les réformes du bac et du lycée, il entend s’attaquer aux directions d’école pour renforcer une organisation hiérarchique et pathogène du travail, calquée sur celle des collèges et des lycées.
Hommage et revendications
Samedi 26 septembre, un cortège a défilé à Pantin, pour rendre hommage à Christine Renon, mais aussi pour porter des revendications, alors que la crise sanitaire a rendu la tâche des personnels, et notamment des directeurs et directrices, encore plus difficile : la solution ne réside pas dans la création d’un statut de directeur. Elle passe par la création massive de postes dans les établissements et les services administratifs, et dans une augmentation significative des moyens alloués aux personnels pour exercer convenablement leurs missions.
