Constellations : un plan de formation né sous de mauvaises étoiles

samedi 5 décembre 2020

Un vent mauvais souffle sur la formation continue des enseignants du premier degré. Quasiment disparus, les stages longs, emportés par lsacrifice sarkozien des Brigades Formation Continue et des stagiaires en formation qui prenaient les classes plusieurs semaines pendant que le titulaire se formait de son côté. Et c’est depuis quelques années les « animations pédagogiques », 18 heures obligatoires, qui subissent les foudres du ministère. Cela a commencé de façon insidieuse par des animations « obligatoires ». Nulle trace dans les textes de cette « obligation ». Pour rappel, voici ce que dit l’article L912-1-2 du Code de l’Education : « La formation continue est obligatoire pour chaque enseignant. L’offre de formation continue est adaptée aux besoins des enseignants. Elle participe à leur développement professionnel et personnel et peut donner lieu à l’attribution d’une certification ou d’un diplôme. »

Une offre de formation réduite à peau de chagrin

Les besoins des enseignants ont laissés place aux lubies du Ministre : numérique et sciences cognitives, français et maths, et basta ! La nouvelle déclinaison de ce diktat porte le doux nom de constellations. Le ministère le présente ainsi : « une modalité de formation fondée sur les échanges entre pairs, sur un accompagnement dans la durée et sur un renouvellement partagé des gestes professionnels des professeurs des écoles et des formateurs ». La constellation « fonde la formation sur le contexte local d’enseignement (les classes deviennent les lieux de formation) et articule l’exploitation des ressources théoriques et les déclinaisons dans la classe, permettant aux professeurs de prendre appui sur les résultats de la recherche pour trouver des réponses adaptées à leurs besoins et à ceux de leurs élèves ». Bel exemple de novlang blanquerienne ! Mais quelle recherche ? Qui choisit ? L’administration ! Elle désigne des pairs « volontaires », une thématique (français ou maths) et impose le cadre pédagogique et théorique. Formation ou conformation à l’idéologie du ministre ?

De quel chapeau est sortie cette constellation ?

Des lessons studies, modalité de formation venue du J apon. La Lesson Study est une démarche, une méthode consistant pour les enseignant.e.s à préparer en groupe une leçon d’étude sur un problème qui les intéresse avec l’aide de littérature scientifique et éventuellement d’experts, de chercheurs. A l’origine donc, une démarche locale de choix des personnels, tant sur la problématique que sur les outils théoriques. L’inverse de ce que sont les constellations, où les personnels n’ont que le choix ... d’obéir ! Les heureux/ses « volontaires » doivent réfléchir à une problématique imposée, créer des séquences en groupe, en binôme ou trinôme, pendant 18h ; puis durant 12h « tester » ces séquences en classe, devant les autres « volontaires » qui analysent et critiquent. Dans une péri ode où le remplaçant est une rareté, on se demande comment ces « volontaires » seront remplacé.e.s dans leur classe pendant qu’ils disserteront dans une autre classe. Et comment ne pas vivre ces séances en classe de manière intrusive quand on ne l’a pas souhaité ? Cerise sur le gâteau, le confinement n’a pas arrêté le processus. Des formations en distanciel ont été programmées, en y ajoutant une formation aux outils numériques à distance. Ah bon ? On n’était pas prêt à tout, comme l’a claironné le ministre dans les médias ? Sans doute que non, puisque une majorité des collègues n’a pu participer, suite à des problèmes techniques ; comment peut-on espérer que chaque ordinateur et chaque connexion internet de chaque enseignant.e soit en mesure de fonctionner avec les ENT labélisés EN, qui ont montré toutes leurs limites lors du premier confinement ? Est-ce avec leur propre matériel, payé de leur salaire au point d’indice gelé depuis des lustres, que les enseignant.e.s doivent suivre cette parodie de formation ?

Des pratiques directives imposées

Il faut s’opposer à ces pratiques dans la lignée des évaluations et autres « innovations » blanqueriennes. Refuser de jouer le jeu, n’accepter que la seule présence obligatoire, refuser les visites de classe. Quitte à se déclarer gréviste. Ensemble, nous pouvons exiger, comme l’intersyndicale, que seul.e.s les vrai.e.s volontaires participent à cette formation. SUD Education considère inacceptable cet organisation autoritaire de la formation. La formation ne doit pas être un lieu d’imposition de pratiques au détriment de la liberté pédagogique qui permet de s’adapter à la réalité des besoins des élèves. SUD éducation revendique une formation continue de qualité, librement choisie et sur le temps de service.


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