1er degré et gestion du Covid, pour les remplacements, c’est Tintin

samedi 29 mai 2021

Le 30 avril dernier, nous écrivions dans "Les nouvelles du Sud" qu’il était du devoir de l’Éducation nationale de permettre le remplacement de 100% des enseignant∙e∙s absent∙e∙s. Entre temps, nous avons appris lors d’une CAPD que l’objectif national était fixé à 87%. Quel honteux manque d’ambition pour l’institution devant garantir à tou∙te∙s les élèves un enseignement égalitaire !

La hiérarchie se justifie en avançant le fait que les absences sont, cette année, plus nombreuses. Ça alors ! Qui pouvait s’en douter ? Une pandémie se répand, un virus et ses variants se propagent à grande vitesse aux quatre coins du globe, on laisse 30 élèves respirer dans des classes exiguës, on laisse se dégrader les conditions de travail des personnels, et on arrive encore à s’étonner de la hausse des absences des enseignant∙e∙s. Lunaire !

Le point sur les recrutements de contractuel∙le∙s

Ce sont actuellement 27 contractuels qui ont été recruté∙e∙s pour enseigner dans les écoles du Finistère. Sud éducation dénonce le non­-recours aux listes complémentaires des concours d’accès aux métiers de l’enseignement dans le processus de recrutement, et l’absence totale de formation dispensée à ces nouveaux∙elles collègues. Nous revendiquons également la mise en place d’un dispositif de titularisation pour celles et ceux qui souhaiteront poursuivre dans cette voie, et militons contre le recours aux formes précarisées d’emploi.

Les étudiant∙e∙s à la rescousse ?

Il est désormais possible de devenir enseignant∙e dès la seconde année de licence (L2) et jusqu’à la première année de master. Pour les étudiant∙e∙s : des contrats précaires. Pour le ministère : une aubaine d’avoir des « enseignant∙e∙s » sous­-payé.e.s !
Pour 8 heures de service par semaine en école ou collège :
 693 euros en L2­
 963 euros en L3­
 980 euros en M1

Nous nous étions déjà exprimé∙e∙s sur l’iniquité de cette réforme, qui s’accompagne du déplacement du concours du M1 au M2, promettant aux futur∙e∙s candidat∙e∙s une année intenable.

Dans le Finistère, 54 étudiant∙e∙s sont concerné∙e∙s dans le premier degré à la rentrée prochaine, et devraient être affecté∙e∙s principalement sur des décharges de direction.Notons un changement de statut pour l’année de M2 : les futur∙e∙s collègues signeront un contrat en tant que « contractuel alternant » pour un an, jusqu’à la titularisation. Mais à l’issue de cette année si difficile, celles et ceux qui seront recalé∙e∙s au concours ou au Master pourront constituer un vivier de précaires à disposition de l’institution...

Équilibrage TR/TRS : le flou demeure

Comment expliquer alors la disparition de 14 postes de TR au profit des postes de TRS ? Nous craignons que de plus en plus de TRS se trouvent affectés sur des remplacements ponctuels, qui relèveraient des missions des TR. Le ministère aurait tout à y gagner : les indemnités de déplacement étant bien plus élevées pour les TR que les TRS. Pour un remplacement dans une école à 20 km de son école de rattachement, un TR se verrait verser 24,67 euros d’indemnités de déplacement au titre de l’ISSR... contre 5,25 euros pour un TRS, dont les indemnités sont calculées sur la base du tarif seconde classe SNCF !

L’administration, s’était défendue en février dernier de toute intention de ce type, expliquant que les besoins en TRS étaient plus importants que ceux en TR dans le département. Compte­-tenu de la situation sanitaire, des non­remplacements des enseignant∙e∙s malades, cas contact ou à risque, et de la réforme de la formation des enseignant∙e∙s, nous avons toujours du mal à voir une logique dans ces choix qui ne serait malicieuse.


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