Formation initiale des enseignant.e.s : prêt.e.s à évaluer votre collègue ?

jeudi 3 juin 2021

Lorsqu’il s’agissait de se pavaner lors du Grenelle, Blanquer n’avait de cesse d’annoncer vouloir rendre le métier d’enseignant attractif. Mais à bien regarder les circonstances dans lesquelles les futur·e·s étudiant·e·s effectueront leur formation initiale, on est à des années lumières du compte.

- 900 euros par mois pour les M2

Jusqu’alors, les M2 titulaires du concours devaient suivre une formation universitaire à l’INSPE, rédiger un mémoire et travailler devant élèves à mi-temps, pour un salaire temps plein. Ce dernier reconnaissait le travail fourni au fil d’une année d’entrée dans le métier difficile, tant en établissement qu’en formation. Désormais, les M2 travailleront à 33% devant élèves, en plus, pour la plupart, de leur formation universitaire. Avec un mémoire à écrire, un concours à préparer... et au moins deux classes différentes à gérer (voir plus bas), la charge de travail s’annonce au moins aussi lourde que par le passé. Sauf que ces futur·e·s M2 gagneront « environ 722 euros par mois » d’après les sites gouvernementaux. Soit près de 900 euros de moins que ce qu’un professeur stagiaire touchait auparavant lors de son année de M2. Le métier d’enseignant·e : plus attractif que jamais ?

Tutorat des M2 « contractuel·le·s alternant·e·s »
Prêt·e à évaluer votre collègue ?

Dans le premier degré, les 33% des futur·e·s M2 s’effectueront sur deux écoles différentes, pour compléter des temps partiels (le lundi) et sur des décharges de direction de petites écoles (le mardi). Pour « accompagner » ces M2, l’administration se met en quête de collègues travaillant dans la même école qu’eux·elles, et prêt·e·s à en être les tuteur·ice·s. Les rôles de ces tuteur·ice·s, outre des visites conseil dans les classes des M2, seront précisés l’an prochain lors d’une réunion, mais on s’interroge sur la place laissée à celles et ceux dont c’était le métier : les maître·sse·s formateur·ice·s. Que penser aussi de l’appel fait aux enseignant·e·s de se poser en évaluateur·ice·s de leurs collègues, travaillant dans la classe d’à côté ?

SUD éducation appelle les enseignant·e·s à refuser d’être tuteur·ice des collègues contractuel·le·s alternant·e·s, et manifeste son soutien aux futur·e·s collègues que “l’attractivité” voulue par Blanquer n’aura pas dégoûté du métier.


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