Lettre ouverte au maire de Brest : Fermetures d’écoles et dégâts collatéraux

mercredi 22 septembre 2010

Objet : dégâts collatéraux liés aux fermeture d’écoles

[|Monsieur le Maire,|]

La semaine dernière, la carte scolaire a encore sévi puisque la ville de Brest a perdu
quatre postes supplémentaires. Or, le 28 mai dernier, vous aviez reçu une délégation
des collectifs des écoles maternelles Levot, Valy Hir et Porquet, en lutte pour
demander un moratoire à la fermeture. Vous nous avez dit ce jour-là avoir reçu
l’engagement de Madame l’Inspecteur d’académie que les postes attachés à ces
écoles et perdus suite à la décision municipale de fermeture, seraient tous redistribués
sur Brest. Ce qui paraît logique puisque les enfants issus de ces écoles seraient
évidemment rescolarisés sur la ville, dans les écoles environnantes. Or, le constat
est malheureusement là : sur les sept postes perdus en juin suite aux fermetures
d’écoles, l’inspection d’académie n’en a réimplanté que trois sur la ville. Une économie
substantielle de quatre postes. Force est de constater que l’inspectrice d’académie
n’a pas tenu la promesse qu’elle vous avait faite.

Cette décision nous amène à vous interpeller sur la politique de la collectivité qui
dans des propos publics encore réaffirmés à la rentrée par la voix de votre adjoint à
la politique éducative locale, confirme sa volonté de revoir le réseau scolaire brestois.
Il est affirmé que des fermetures seront encore à l’étude dans les années à
venir, et éventuellement dès l’année 2011 à bien y comprendre les propos de Marc
Sawicki.

Ces annonces nous inquiètent doublement. D’une manière générale, nous restons
fondamentalement attachés aux écoles de proximité, qui sont parties prenantes de
la vie d’un quartier. Aussi, même si l’exercice budgétaire des collectivités locales
devient complexe dans la période, nous ne pouvons adhérer au fait que ce soient
les petites écoles qui fassent les frais de mesures d’économie. D’autant plus à l’heure
où le gouvernement s’attaque frontalement à la scolarisation des 2/3 ans. Leur
taux de scolarisation a en effet été divisé par deux en Bretagne depuis 2007, sans
qu’en parallèle ne soit proposé aux familles un service public de la petite enfance ;
ce n’est pas à la collectivité de conforter cette politique.

Mais l’histoire récente vient de nous prouver que quand la ville ferme une école,
l’Education nationale n’hésite pas, nonobstant la parole donnée, à fermer des postes
sans les réimplanter sur Brest. Très concrètement, cela provoquera une augmentation
des effectifs dans les classes brestoises. Or, plusieurs études ont tenté de
mesurer l’impact de la taille des classes sur la réussite des élèves (notamment celle
de l’économiste Thomas Piketty, publiée en 2006 par les services du ministère de
l’Education nationale). Elles montrent qu’en primaire, on apprend mieux à lire et
à calculer quand on est 20 au lieu de 25. Un constat qui se vérifie d’autant plus
pour les enfants de milieux défavorisés.

Monsieur le Maire, il y a trop d’effets collatéraux aux fermetures d’écoles : augmentation
des moyennes par classe dans les écoles environnantes, risques accrus d’échec
scolaire en particulier pour les élèves issus des milieux populaires, fuite vers le
privé. Aussi, tant que perdurera le dogme présidentiel de non remplacement d’un
enseignant sur deux qui part à la retraite, tant que l’Education nationale cherchera
à supprimer des milliers de postes d’enseignants chaque année, nous vous appelons
solennellement, avec votre majorité municipale, à observer un moratoire en
ce qui concerne les fermetures d’écoles.

Veuillez croire, Monsieur le Maire, en notre attachement au service public d’éducation.


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