Nouveau protocole sanitaire dans le 1er degré : une nouvelle atteinte à nos conditions de travail

jeudi 9 décembre 2021
par  sudeducation29

Jeudi 25 novembre Blanquer claironnait dans les médias que les classes avec un cas COVID confirmé ne fermerait plus pendant 7 jours mais que les élèves pourraient revenir en classe après un test PCR négatif. Cette modification du protocole sanitaire est arrivé dans nos écoles le lundi 29 novembre dans la matinée où le recteur donnait pour consignes :
 « les élèves présentant les résultats d’un test négatif (RT-PCR ou antigénique) peuvent poursuivre les apprentissages en présentiel ;
 les élèves testés positifs sont isolés à leur domicile pour une durée de dix jours et poursuivent, lorsque leur état de santé le permet, leurs apprentissages à la maison ;
 les élèves qui ne présentent pas de test négatif poursuivent leurs apprentissages à la maison pendant sept jours.
 »

Et les IEN de certaines circonscriptions de rajouter leurs propres modalités, du style : « Lorsqu’un enseignant est absent et non remplacé, les élèves pour lesquels les familles n’ont pas de solution sont accueillis dans leur classe (ou autre espace), sous surveillance d’un enseignant de l’école, par exemple avec une porte ouverte. Ceci doit être entendu à titre transitoire. Il faut "accueillir mais séparer". On privilégiera toujours la sécurité des élèves. Aussi lorsque tout a été essayé et mis en œuvre, il ne faut pas exclure d’arriver à une situation de brassage temporaire lorsqu’on n’a pas pu anticiper la réponse adaptée. »

Pour les classes concernées par les non-fermetures, cela se traduit par un accueil d’un nombre variable d’élèves d’un jour à l’autre sans que cela soit anticipable, en fonction des résultats des tests PCR des élèves. Aussi, cette décision hors-sol vient ajouter de l’insécurité au travail pour les personnels enseignant·es, pour les ATSEM, les AESH en les plaçant face à des conflits éthiques invivables.

C’est un facteur de risque psycho-social bien identifié dans le rapport Gollac-Bodier, rapport qui fait référence dans le domaine. Les élèves revenant au compte goutte au fil des résultats de leurs tests, les enseignant·es sont sommé·es de faire classe à la fois aux élèves présent·es et aux élèves resté·es à la maison. Cette double tâche induit une surcharge mentale et une exigence de travail intenable, synonyme d’une dégradation caractéristique des conditions de travail des personnels.

Pour faire face à cette crise sanitaire dans les écoles, depuis le début soit maintenant 18 mois, SUD éducation a pour revendication principale un recrutement massif pour pourvoir aux absences. Ce n’est pas aux enseignant·es de pallier cette politique de suppression de postes.

Le ministre ne prend pas ses responsabilités. Les consignes restent floues et contradictoires obligeant les personnels à faire parfois face à l’incompréhension des parents et arbitrer seuls les situations conflictuelles qui ne manquent pas de se présenter au portail le matin. Les enseignant·es sont dès lors quotidiennement amené·es à devoir surmonter des exigences émotionnelles qu’ils et elles doivent cacher, tiraillé·es entre la réalité des familles sur le terrain et les instructions ministérielles.

L’injonction du ministre à mettre en œuvre pour les enseignant·es la poursuite des apprentissages en présentiel et en distanciel, sur toute la période d’éviction, est une énième marque de mépris du travail fourni par les équipes d’écoles (ATSEM, AESH, enseignant·es). Les écoles se retrouvent dans une situation où les classes ne sont pas vraiment fermées mais pas complètement ouvertes non plus. En imposant insidieusement cette double tâche, la hiérarchie dégrade sciemment nos conditions de travail et les conditions d’apprentissage des élèves.
Ne soyons pas dupes, nous sommes passés de 400 démissions d’enseignant·es en 2012-2013 (source : Le Monde) à 1648 démissions en 2020-2021 (source ministérielle) !

Mais il importe plus au ministre Blanquer d’avoir un affichage médiatique que de se pencher sur les réels besoins des équipes et des élèves (détecteur de CO2, ventilateurs...).

Dans ce domaine, le retour à l’obligation de porter le masque par les élèves de primaire laisse perplexe. Surtout lorsque l’obligation concerne l’extérieur alors qu’on sait que les risques sont minimes.

Depuis le début de la pandémie, les enfants et les jeunes subissent des injonctions qui entravent leur développement (manque de relations sociales, privation d’activités sportives et artistiques, explosion du temps passé devant les écrans, décrochage et démotivation scolaire, ...) et nuisent à leur santé mentale et physique. Mais le ministre s’inquiète manifestement assez peu des conséquences néfastes de toutes ces mesures pour cette jeunesse.

Face à l’irresponsabilité ministérielle, SUD éducation 29 donne pour consigne de ne pas faire de double travail : à partir du moment où des élèves sont présent·es dans la classe, il n’y a pas lieu de faire de distanciel.

SUD éducation 29 invite les collègues, à chaque fois qu’un cas COVID est confirmé dans une classe, à se réunir en équipe pour décider collectivement de la communication aux familles.

Enfin, SUD éducation 29 s’interroge sur l’abrogation du protocole initial qui prévoyait "la fermeture de la classe pendant 7 jours dès le premier cas COVID positif" ! Rappeleons-nous que c’est parce que le nombre de cas de Covid flambait que le protocole s’est assoupli. La logique d’une telle stratégie ministérielle reste à démontrer !


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