Nous avons la rage, pas la gale !

Journal de janvier 2011
mardi 18 janvier 2011

Journal de janvier 2011

Edito

Il y a ce vieil adage qui dit que "quand on veut se débarrasser
de son chien, on dit qu’il a la gale". C’est ce qui
arrive aux services publics victimes de la marchandisation
de la société. Culture de résultats, flexibilité, objectifs
personnels, polyvalence, rentabilité, réduction des
coûts... le jargon des "ressources humaines" pollue les
services publics. Tout est fait aujourd’hui pour nous
démontrer que le service public coûte plus cher qu’un
service privé et serait moins performant.

Pour cela il suffit effectivement de le priver des moyens
fournis à la concurrence afin de multiplier les dysfonctionnements,
pour le dévaloriser aux yeux des usagers
et de faire passer le message qu’un service public est
un service comme un autre, qu’il doit générer nécessairement
des profits. Nous sommes là aux antipodes
de la notion de service public dont le but est de servir
l’intérêt général et de procéder à une redistribution
des richesses en mettant un service payé en partie par
les contribuables à la portée du plus grand nombre.

L’Éducation nationale pas épargnée

Cette politique gouvernementale a besoin de marchandiser
l’éducation, secteur globalement fermé aux
prédateurs capitalistes... jusqu’à aujourd’hui. Le budget
2011 représente une intensification inacceptable
de la casse des services publics et de l’Ecole ! Le dogme
du non remplacement d’un départ à la retraite sur
deux chez les fonctionnaires est réaffirmé et avec lui le
gel des salaires. Avec 16 000 suppressions de postes
annoncées, l’Education Nationale, qui a perdu plus de
50 000 postes depuis l’élection de Sarkozy et doit en
perdre encore 32000 les deux années suivantes, s’installe
dans une situation intenable, de la maternelle à
l’université en passant par l’ensemble des services
techniques et administratifs.

Partout, les manques de personnels sont criants. Cette
politique touche au cynisme quand on sait que le
ministère attend pour la rentrée prochaine une augmentation
de plus de 60 000 élèves dans le seul
second degré. Ce sont nos conditions de travail au
quotidien qui deviennent intenables. La gestion des
personnels sur le mode de l’entreprise privée s’intensifie.
Cette politique vient justifier une approche réactionnaire
de l’école : casse de la formation professionnelle
des enseignants, disparition des structures d’aides
aux élèves, renforcement du contrôle hiérarchique…
Elle promeut l’idée d’une école minimale :
réduction autoritaire de certaines disciplines d’enseignement,
externalisation de l’aide et du soutien…

Nous avons la rage

La poursuite de cette politique renforce le creusement
des inégalités par l’école elle-même. Comme la casse
des services publics fragilise l’accès aux droits pour les
populations les plus fragiles, la casse de l’Ecole
Publique a comme premières victimes une majorité
d’enfants des classes populaires. Ceux qui opèrent de
telles coupes budgétaires n’ignorent rien de cela. Face
à ce bulldozer idéologique, les bonnes intentions ne
suffisent plus : la lutte doit se radicaliser, nous devons
nous révolter, nous organiser, nous syndiquer !
Depuis quelques années, autour de SUD éducation,
des collègues s’unissent pour construire, au quotidien,
un syndicalisme de transformation sociale. Nous sommes
fiers de vous présenter aujourd’hui le 100ème
numéro de notre journal !


Les articles

 [*Personnels*] : Souffrance, stress, pressions... nos conditions de travail en question
 [*2nd degré*] : Le service public d’orientation en danger
 [*Actualité*] : La transparence n’est pas de mise à l’IA
 [*2nd degré*] : Cahier de texte numérique : pour un management soft ?


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