Ras-le-bol !

Prise de parole devant l’IA lors du rassemblement du 4 avril 2011
mercredi 6 avril 2011

A la rentrée 2011, les effectifs enseignants vont fondre dans toutes les académies métropolitaines. Lycées, collèges, écoles et services administratifs vont subir 16 000 suppressions de postes comme prévu au budget 2011. Depuis 2007, 66 000 postes ont été supprimés dans l’Education Nationale. C’est un plan social drastique et sans précédent !

Dans le secondaire, alors que sont attendus 62 000 élèves supplémentaires, il faudra faire avec 4 800 postes de moins. Ce sont 39 fermetures en collèges et lycée dans l’académie pour 2300 élèves de plus.

Dans le 1er degré, 9000 postes d’enseignants disparaissent au niveau national. 9000 classes fermées ! Dans le Finistère, c’est la suppression de 45 classes qui nous mobilise aujourd’hui et que nous jugeons inacceptable. Elle se traduira fatalement par une augmentation des effectifs dans les classes, par une moindre prise en compte des difficultés des élèves, en particulier ceux qui sont en situation d’échec ou de handicap , par un alourdissement de travail des enseignants.

C’est une saignée historique pour le département du Finistère. Aucun argument démographique ne peut justifier cette liquidation et de nombreuses délégations présentes aujourd’hui pourront témoigner que les effectifs stagnent, voire progressent dans leur école, ce qui n’empêche par une fermeture. Où est l’équité dans vos décisions Madame L’Inspecteur d’académie ? Ou est la justice ? Où est le service public ? Le service rendu au public, aux jeunes ? Un pays qui n’investi plus dans l’éducation de sa jeunesse est un pays sans avenir. Abraham Lincoln le résumait par sa formule : « Si vous trouvez que l’Éducation coute cher, essayez l’ignorance ! ». C’est ce que le gouvernement est en train de mettre en oeuvre ! C’est ça que vous voulez nous faire accepter ?

Alors, 45 fermetures de classes, des dizaines de non ouvertures dans des situations qui le justifient pleinement sont des situations que nous n’acceptons pas.

Nous vous le faisons le savoir aujourd’hui, Madame l’Inspecteur d’académie, en nous mettant en grève et en manifestant notre colère devant l’Inspection académique où se tient le Comité technique paritaire "Carte scolaire" qui gèrera cette pénurie. C’est un débat de dupe qui se tient là haut parce que la discussion est à enveloppe constante. Parce que vous devez retirer 40 postes au département, parce que si vous ouvrez qque part, vous serez forcée à fermer ailleurs. Marre de cette politique ou pour habiller Pierre, il faut déshabiller Paul. Madame l’Inspectrice d’académie, pour habiller Pierre, il faut acheter des habits à Pierre.

Mais comment justifier ces suppressions, alors que les indicateurs démographiques les contredisent, que bien des études montrent que l’investissement dans l’école doit être développé, que les parents d’élèves s’opposent à cette politique de démantèlement du service public d’éducation ? Comment les justifier ? Par le dogme présidentiel de non remplacement d’un fonctionnaire sur 2 qui part à la retraire !

Ce postulat terrible, mortifère, vaut pour l’ensemble des services publics. Les questions de privation de moyens de fonctionner sont les mêmes aujourd’hui dans le domaine hospitalier, dans le domaine de la justice, dans le domaine d’accès aux droits fondamentaux ?

Ce dogme de non remplacement d’un fonctionnaire sur 2 qui part à la retraire aura permis de faire l’économie de 100 millions d’euros (c’est la cour des comptes qui le dit) sur un budget de 60 milliards d’euros. 100 millions d’euros, c’est le tiers de ce que vient d’empocher Bernard Tapis. 100 millions d’euros, c’est 0,17% d’économie pour 66.000 emplois supprimés en 5 ans dans l’Éducation nationale !
Ras le bol Mme l’Inspecteur d’académie de vos économies de bout de chandelle.

Il est urgent de rétablir au budget 2011 les 16,000 suppressions de postes, d’annuler les 40 suppressions de postes dans le département, et d’ouvrir des classes là où les effectifs d’enfants l’exigent.

Il est urgent d’abolir le dogme présidentiel de non remplacement d’un fonctionnaire sur 2 qui part à la retraite. Tout le monde peut se tromper. Le gouvernement s’est fourvoyé avec son bouclier fiscal qui était une mesure injuste et perçu comme telle par les français. Il est urgent que le gouvernement abolisse cette règle mortifère, comme Georges Tron, ministre de la Fonction publique le proposait d’ailleurs en fin de semaine.

Il est urgent de changer de politique éducative, d’abroger les contre-réformes gouvernementales, (mastérisation, programmes du primaire, aide personnalisée, suppression des RASED, réformes des lycées généraux, technologiques et bac pro 3 ans, primes au mérite, individualisation des rémunérations…), et de donner des moyens de fonctionner à l’école. Oui Madame l’Inspectrice d’Académie, l’Éducation a un coût !

Le mauvais vent libéral souffle sur l’École Publique : que ce soit l’échec des élèves, en particulier ceux en difficulté ou les conditions de travail des élèves ou celles des personnels, ce ne sont plus leur problème.

« Ouvrir une école, c’est fermer une prison » disait Victor Hugo il y a 200 ans. C’est exactement le contraire que cette société qui marche sur la tête est en train de mettre en place Madame l’Inspecteur d’académie. Et bien nous ne l’acceptons pas.

Mais nous ne nous laisserons pas faire, nous ne les laisserons pas faire. Nous refusons la régression scolaire imposés par vos conditions de rentrée Nous voulons construire un mouvement large et fort en faveur de l’Ecole Publique. Pour dire, tous ensemble, non pas école contre école mais tous ensemble, pour dire et pour réaffirmer que la rentrée ne peut pas se dérouler dans ces conditions. Partout en France, dans les écoles, des enseignants, des parents, et des amis de l’école publique se mobilisent contre les suppressions de postes. Apportons notre pierre du bout du monde à ce mouvement de ras-le-bol qui grandit partout. C’est aujourd’hui qu’il faut se battre ! Et si on n’a pas gain de cause aujourd’hui, nous continuerons à exprimer notre colère, nous continuerons à occuper nos écoles, nous continuerons à dénoncer cette politique de sabotage de l’école publique.

Tous ensemble on peut gagner. Aujourd’hui, dans la rue et demain on continue


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