Réformes tous azimuts en lycée. Contre les régressions pédagogiques. Pour un autre lycée

Journal lycée avril 2011
samedi 9 avril 2011

Journal lycée avril 2011

Les articles

 [*Lycées*] : Chatel, le discret dégraisseur du mammouth
 [*STI2S*] : Une négation des choix d’orientation et de notre mission de service public !
 [*Réforme de la 2nde*] : Puisque c’est l’Inspection générale qui le dit … !!
 [*Formation des stagiaires*] : Chronique d’un échec annoncé
 [*Lycée*] : les revendications de Sud éducation


Edito

Quelle analyse portons-nous sur l’évolution du lycée ?
80% d’une classe d’âge accède désormais au bac et
70% l’obtient. Mais derrière ce paravent, derrière la
multiplication des pseudo dispositifs d’aide, derrière
les projets de discrimination positive (partenariats
avec Sciences Po ou autres écoles de commerce, associations
"bénévoles"), il est de plus en plus difficile aux
élèves issus des classes populaires d’accéder aux études
supérieures et aux filières dites « d’excellence ».

Démocratie et ségrégation sociale

La démocratisation quantitative n’est pas une démocratisation
qualitative, si bien que l’on peut se
demander si le tassement du pourcentage des classes
d’âge qui obtiennent le Bac, pointé dans les médias
et le discours de certaines organisations syndicales,
est bien le principal problème. En effet, la démocratisation
ne s’est pas accompagnée d’une diminution
de la ségrégation sociale. Les chiffres du baccalauréat
soulignent ainsi que près de la moitié des lauréats
ayant obtenu un bac technologique ou professionnel
sont massivement issus des classes populaires. La
réussite dans le supérieur est aussi plus difficile pour
une majorité de ces nouveaux lycéens. Le recul de la
proportion de fils d’ouvriers et d’employés dans les
classes préparatoires aux grandes écoles en témoigne.
Cet aspect est renforcé dans les lycées des quartiers
populaires par une ségrégation spatiale selon l’aire
sociologique de recrutement des lycées. La suppression
de la carte scolaire depuis la rentrée 2008 accentue
encore cette tendance à la ghettoïsation.

Des changements indispensables

Ces difficultés que le lycée général et technologique
éprouve à faire réussir, jusqu’au baccalauréat, et surtout
au-delà du baccalauréat, le plus grand nombre
de jeunes, en particulier ceux issus des classes populaires,
montrent que des changements sont indispensables.
Mais pas ceux de l’actuelle réforme Chatel.

Des revendications immédiatement opérantes, et
d’autres plus lointaines

Nous savons bien qu’une transformation profonde
du lycée ne pourra intervenir qu’avec la transformation
de la société à laquelle nous aspirons. Dans cette
société, chacun devra être en mesure de participer
aux processus de décision et donc maîtriser les
connaissances le permettant. La mise en place d’un
lycée véritablement polyvalent répondrait à cette
nouvelle organisation de la société. Mais pour l’heure,
inévitablement, la division des trois voies du lycée
se maintiendra et elle continuera de répondre aux
besoins de la société et du système économique capitalistes.

Vers une transformation sociale

Mais dans cette société inégalitaire, nous devons agir
pour que le lycée permette au plus grand nombre
d’accéder dans les meilleures conditions à ce qu’on
appelle la « culture légitime ». On aurait tort de penser
que la seule question pédagogique permettrait de
résoudre la question des inégalités sociales, comme
ont pu le faire croire les sciences de l’éducation qui
ont imposé ce discours, relayé par certaines organisations
syndicales depuis les années 70.

C’est pourquoi nos critiques, notre réflexion
et les revendications qui en sont issues
(page 4) portent aussi sur les horaires et les
structures pour construire un lycée démocratique
et égalitaire, qui doit contribuer à
abolir les inégalités sociales. Donc aussi à
favoriser l’avènement d’une autre société !


Agenda

Array

<<

2023

>>

<<

Janvier

>>

Aujourd’hui

LuMaMeJeVeSaDi
2627282930311
2345678
9101112131415
16171819202122
23242526272829
303112345
Aucun évènement à venir les 6 prochains mois