Désorganisation orchestrée en LP !

vendredi 27 mai 2011

Les formations professionnelles après la troisième accueillent environ 50% d’une classe d’âge et les conditions d’éducation offertes se dégradent. L’objectif est-il toujours de permettre une intégration professionnelle et
d’offrir une possibilité d’évolution ? Non, nous croyons qu’il s’agit de créer une masse employable, licenciable, critiquable, obéissante parce que démunie pour accroître les bénéfices des entreprises. Cette absence de
qualifications professionnelles est synonyme de baisse des revenus, d’emplois précaires.

Désorganisation de l’enseignement

La labellisation « lycée des métiers » qui modifie le public
est à l’origine d’une désorganisation des enseignements.
Les élèves, au sein d’un LP, ont maintenant des statuts
différents : élèves sous statut scolaire, côtoyant des
apprentis et des adultes en formation continue !. Les CFA
publics et les LP ne font plus qu’un ! Comme l’apport des
apprentis est souvent insuffisant pour atteindre les effectifs
préconisés par l’administration, des « formations mixtes »
ont été créées, regroupant des élèves de 2 professions
différentes (par exemple soudage et productique) : tout
pour supprimer la culture de la classe ouvrière !

Remplir les classes

Le nombre d’élèves par classe est en nette augmentation :
souvent 27 (15 + 12 en cas de regroupement), jusqu’à 32
en tertiaire. Nos élèves, qui ont accumulé des retards scolaires et pris
en grippe l’enseignement général, se retrouvent dans de grands groupes
qui ne permettent plus de leur redonner le goût du savoir, ce qui
était l’atout des LP. Avoir en CAP un groupe de 15 élèves alors qu’ils
étaient au maximum 8 en atelier l’année précédente en SEGPA ne peut
apparaître comme une condition favorable !

L’ hétérogénéité des niveaux et des
âges devient ingérable. L’objectif est-il
encore une orientation et une
formation des élèves ou simplement
un remplissage des structures ? Le nombre d’élèves a subi
une telle augmentation que dans certains établissements
se pose le problème du respect du droit du travail (volume
par personne dans une salle).

L’accompagnement personnalisé a été conçu de façon à
faire croire à chacun que « le projet de l’élève est au centre
du système », alors que la réforme a supprimé 1000
heures d’enseignement. L’organisation de l’AP est
erratique : mise en place avec des HSA et HSE, sans
concertation de l’équipe pédagogique, sans formation, …
Nous parions sur une disparition rapide de ces heures qui
compliquent l’organisation pédagogique des
établissements.

Amateurisme et cafouillage

Le suivi des élèves en entreprise est aussi un
problème. Les élèves ont 22 semaines de stage sur
3 ans et les apprentis sont soumis au rythme de
l’alternance. Qui suit les élèves en stage ? Quand ?
Comment ? Ce sont des questions sans réponse. Le
BO veut que « l’équipe pédagogique » soit
responsable mais ne réfléchit pas à la faisabilité.
L’administration essaie seulement de détourner ces
textes pour tenter d’annualiser les services des
enseignants ou de les contraindre à travailler
gratuitement.

La suppression du BEP a entraîné la mise en place
d’une certification en fin de 2ème année de
formation. Les classes de 1ère Bac pro doivent
passer une épreuve ponctuelle en Français,
Histoire-géo et Éducation civique. C’est la seule
épreuve nationale, les autres étant
en CCF (Contrôle en Cours de
Formation, désormais rémunérés :
voir modalité au dos ). Ces
épreuves ont lieu quand certains
seront à des centaines de
kilomètres mais devront revenir
une journée. Le pourront-ils ? Qui
paiera leurs frais de déplacement ?
Ces élèves passent entre 8 et 10
semaines en entreprise. Certains
partent en mai- juin, d’autres
avant. Ces derniers n’auront pas le
même nombre d’heures
d’enseignement, car ils
reviendront au lycée début juin, et
auront cours après cette épreuve de certification. Ils
auront 24 h de cours en moins. Comment peut-on
encore parler de revalorisation de l’enseignement
professionnel, avec des réformes si injustes ?

Les lycées professionnels ont aussi droit aux postes
partagés, aux profs-stagiaires sans formation ni
tuteurs, aux problèmes de remplacements, aux
oraux de bac pro caricaturaux, au conseil
pédagogique, à la difficulté d’enseigner, à la gestion
des élèves en grande difficulté ou handicapés…

Devant tant d’amateurisme et de cafouillage,
il y aurait une volonté gouvernementale de
détruire les LP qu’on ne s’y prendrait pas
autrement.

Tract LP - mai 2011

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