Du blé aux plus doués !

Encore une idée lumineuse de l’autre côté de l’Atlantique : les Américains qui ont souvent une longueur d’avance, appliquent en ce moment une nouvelle méthode pour inciter les élèves à travailler davantage et à être plus performants. 300 lycées publics de six Etats différents testent la formule qui consiste à rémunérer les élites.
En effet, les élèves les plus méritants empochent la somme rondelette de 100 dollars, sous le regard ravi de leurs professeurs qui touchent aussi le jackpot de 100 dollars par élève récompensé pour son rendement ! Une rentrée d’argent qui met du beurre dans les épinards d’une catégorie de la population qui se plaint souvent de ne pas avoir un radis. Un système qui risque d’attiser les jalousies et la frustration des élèves tout aussi méritants, mais qui malgré leur travail et leurs efforts, ne décrocheront jamais la cagnotte si convoitée.
Primer les meilleurs dans le système public américain, voilà le bon plan ? Le bonus aux meilleurs, on en perd le sens des valeurs, dans un pays où l’Ecole devient un employeur !

Elève, c’est un métier ?

D’autres pays ( l’Angleterre notamment) payent leurs élèves : ce sont cette fois les décrocheurs et absentéistes qui obtiennent une prime, un petit bonus, pour retourner en cours.
On se souvient en France de la cagnotte de Chatel dans l’Académie de Créteil. Les élèves ont pourtant une obligation scolaire jusqu’à 16 ans. Les payer dans un système scolaire gratuit relève donc de la provocation.
Les rémunérer pour leurs bons résultats le serait tout autant, quand on sait que les profs s’échinent jour après jour à rappeler à leurs élèves qu’ils ne travaillent pas seulement pour les notes (bonnes ou non), mais d’abord et surtout pour eux mêmes et pour leur avenir...

Espérons donc que cette pratique où les récompenses deviennent monnaie courante ne traverse pas l’Atlantique de sitôt.
Notre école n’est pas un employeur et nos élèves ne sont pas des traders !