Nos conditions de travail en question ... Et si on en parlait, ensemble ?

dimanche 29 janvier 2012

journal janvier 2012

Les articles

 [*Personnels*] : Visites médicales de prévention : le ministère veut ignorer le rôle de la médecine du travail


Edito

Le suicide d’une collège de Béziers sur son lieu de
travail, au début de l’année scolaire, a rappelé
une nouvelle fois, s’il en était besoin, la souffrance
au travail des personnels enseignants. A cette
occasion, les propos du ministre sur la fragilité
psychologique de cette enseignante ont été inacceptables,
car, outre leur caractère inhumain (ils
tendaient à rendre l’enseignante responsable de sa
souffrance), ils visaient à réduire la souffrance au travail
à une succession de drames individuels.
Or ce drame s’inscrit malheureusement dans une problématique
collective, celle de la souffrance au travail liée à la dégradation de
nos conditions de travail et à l’isolement des salarié-e-s dans l’éducation
nationale, et plus généralement dans les services
publics. En effet, les exemples de tels drames se sont multipliés
dans les services publics qui ont été récemment privatisés et/ou
désorganisés par les politiques libérales : France télécom, la Poste,
Pôle emploi, ONF... En effet les politiques libérales, en plus de
démanteler les services publics et de dégrader les conditions de
travail, mettent en place un management qui casse le collectif et
fait que les salarié-e-s se trouvent de plus en plus isolé-e-s devant
les difficultés.

Souffrance au travail dans l’éducation nationale

En transformant les enseignants en simples exécutants de procédures
et en évaluateurs

Les dernières réformes transforment les enseignants en exécutants
de procédures et en évaluateurs. Ils doivent sans arrêt remplir
des livrets d’évaluations, des grilles de compétences, découper
le savoir en items à valider…
On assiste de plus en plus régulièrement à des réunions où notre
hiérarchie nous tient des discours absolument surréalistes, avec
un vocabulaire technique et abscons complètement déconnecté
de la réalité de l’enseignement.
Plus aucune place ne reste pour la liberté pédagogique, le plaisir
d’enseigner et le plaisir d’apprendre, la complexité du processus
d’apprentissage n’est plus prise en compte. Les enseignants ont donc
le sentiment que les gouvernants nient le sens de leur métier.

En donnant des objectifs irréalistes, inatteignables

Il s’agit par exemple d’imposer d’une part aux enseignants de travailler
une partie du programme sur un logiciel, et d’autre part de
ne pas leur fournir les ordinateurs qui permettent d’utiliser le
logiciel. Autre exemple : le programme impose des activités pratiques
en sciences, or avec les suppressions de postes les classes
ne sont plus dédoublées donc c’est techniquement impossible à
mettre en oeuvre. On rend ainsi le travail impossible pour les
enseignants, on détruit leur travail.

En instaurant un management insupportable pourles personnels

Actuellement une idéologie managériale prend place dans l’éducation
nationale, avec une mise en concurrence des personnels,
une division systématique des personnels, une individualisation
des rapports hiérarchiques. Il s’agit de casser le collectif
pour empêcher la contestation et l’émergence d’alternatives.
Les enseignants se retrouvent donc de plus en plus isolés face aux
difficultés qu’on leur impose.

La hiérarchie met une pression infernale sur les personnels en
prétendant tout rationaliser, tout quantifier avec des indicateurs.
Or notre travail au service des élèves n’est pas quantifiable : la
complexité du vivant qui est la matière même du métier d’enseignant
n’est pas toute représentable, elle est souvent insaisissable,
« ne rentre souvent pas dans les cases ».
Encore une fois c’est le sens du métier d’enseignant qui est nié.

En ne prenant pas en compte les difficultés des élèves, en gèrant
les élèves comme des flux.

On ne prend plus en compte les difficultés des élèves. La disparition
des postes de Rased, de psychologues scolaires, associée à la
réduction inouïe des postes d’enseignants et des personnels de
vie scolaire, font que les adultes d’un établissement ne peuvent
plus aider leurs élèves. Cela cause évidemment un immense désarroi
dans la communauté éducative sur le sens de nos métiers.

Face à cela, il faut résister aux politiques destructrices
mises en oeuvre et revenir vers la solidarité au travail,
recréer du collectif pour aider nos collègues en difficulté.
Mais il faut aussi obliger notre administration, qui a
un devoir de protection de ses personnels, à prendre ses
responsabilités. A l’aide d’une étude universitaire en
partenariat avec le département Sociologie de l’UBO,
nous alerterons le Rectorat et l’IA sur les conditions de
travail de personnels enseignants.

En prenant le temps de remplir le questionnaire ci joint, vous contribuerez à notre travail de recueil de données et de sensibilisation de notre administration. D’avance, merci !


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