Guéant, en premier de la classe, fourmille d’idées depuis le
début d’année : il a fait le bilan de sa politique d’immigration
et promet de durcir les procédures d’obtention de visas
aux étudiants étrangers. Il veut leur bloquer ainsi l’accès à
une première embauche en France.

Ces derniers devront montrer patte blanche et prouver un
montant de ressources suffisant pour pouvoir continuer à
séjourner dans notre beau pays. Les étudiants des pays non
européens, diplômés des universités et des grandes écoles
françaises, sont dans la ligne de mire. Une discrimination
qui stigmatise des jeunes aux compétences pointues dans
leur discipline et bardés de diplômes. La France refoule les
étudiants étrangers qu’elle accueillait autrefois les bras
ouverts. Ce sont les nouveaux épouvantails de la politique
migratoire.

La fuite des cerveaux

La circulaire Guéant avait déjà provoqué l’an dernier un
profond malaise et une levée de boucliers dans le pays des
droits de l’Homme, ouvert aux autres, éclairé et rayonnant.
Pas besoin dêtre sorti de la cuisse de Jupiter pour comprendre
que l’on va droit dans le mur.

Garder les emplois hautement qualifiés aux étudiants franco-
français ? On sait depuis longtemps que la fuite des cerveaux
vers d’autres pays étrangers existe : nos étudiants
trouvent des conditions de travail et de rémunérations bien
meilleures ailleurs ! On se voile la face en se privant de
compétences. Voilà le pari sur l’avenir proposé par l’UMP !

La France des perdants

La majorité des étudiants étrangers retournent dans leur
pays après une expérience professionnelle en France, et
ceux qui créent des entreprises entretiennent des relations
commerciales privilégiées avec le pays de leur formation,
leur pays d’adoption, qu’ils connaissent bien.

La France propose donc aujourd’hui un billet retour à des
étudiants prometteurs. C’est intelligent ! Expulsion, repli
sur soi, fermeture aux autres, hermétisme, c’est affligeant.
La France, qu’est-elle devenue ? Une France qui prend la
grosse tête et qui manque de matière grise !