Remplacements dans le second degré : Gabegie et omerta sont restées la règle

vendredi 8 juin 2012

Dans son édition du 26 mai dernier,
le journal Le Monde révélait
le bilan du système de remplacement
des enseignants du second
degré. Après l’échec cinglant de la
mastérisation, celui de l’assouplissement
de la carte scolaire, le rapport
de l’IG (Inspection Générale)
sur cette question est accablant. Le
fait qu’il fasse partie des 17 rapports
cachés par l’ancien ministre
Chatel, qu’il soit resté près d’un an
dans les tiroirs de la rue de
Grenelle, cela en dit long sur
l’espèce d’omerta qui entoure la
question scolaire au plus haut
niveau de l’Institution.

Un système inefficace

En matière d’absences, la profession
ne se distingue pourtant pas
des autres et aucun chiffrage polémique
n’est avancé. En revanche,
le mode de remédiation des absences
surprend par son inégalité et
son inefficacité : seules les absences
longues (maladie, maternité,
adoption…) ont été prises en
compte avec 96% de remplacements
et seules 20% des absences
inférieures à 15 jours ont été remplacées.
Outre sa faiblesse, ce dernier
chiffre n’est qu’une moyenne
qui occulte des inégalités importantes
 : les taux de remplacement
oscillent entre 11% et 27% selon
les académies !

Le corps des TZR (Titulaires sur
Zone de Remplacement) existe
pourtant bel et bien depuis longtemps,
mais ces collègues sont
prioritairement affectés sur des
remplacements longs. Aussi, les
chefs d’établissement sont à l’affût
d’étudiants disponibles ou distribuent
des heures supplémentaires…
et se heurtent dans le premier
cas aux restrictions de stages imposés
par la réforme de la formation
de 2010, et s’attaquent dans le
second cas au temps de service
règlementaire des enseignants
devant élèves.

Des solutions inacceptables

En toute cohérence comptable, les
inspecteurs s’attaquent directement
et frontalement aux statuts
afin de gérer la pénurie : " revoir les
obligations de service des enseignants
", " modifier les temps de
présence dans les établissements ",
" prévoir des permanences régulières
et rémunérées " " avoir toujours
un enseignant immédiatement
disponible ".

Nombre de mesures bien connues
sont envisagées sur le mode de
l’urgence pour combler les
manques, rassurer les familles en
l’absence de toute mesure concrète
de créations massives de postes.
Faut-il pourtant rappeler qu’en 5
ans, 80000 postes ont été supprimés
dont 3000 postes de TZR pour
la seule année 2009 ? Les inspecteurs
relèvent qu’on en est au
point de rupture du système. C’est
aussi la fin d’une réthorique usée
qui prétend qu’on peut améliorer
le fonctionnement de l’Institution
sans moyens supplémentaires,
avec le talent et la bonne volonté
républicaine. Même si celle-ci a fait
son chemin dans l’opinion, grâce
aux relais médiatiques et syndicaux
dont ont disposé les gouvernements
en place depuis plus d’une
décennie, l’état actuel de
l’Institution Scolaire démontre le
contraire.

Concernant l’ancien gouvernement,
preuve a été faite qu’on peut
fort bien disposer de tous les
moyens comptables de l’appareil
d’Etat pour aboutir à une inefficacité
record dans presque tous les
domaines. Pourtant, sans un revirement
complet de politique budgétaire,
le nouveau pouvoir élu se
condamne à entretenir échecs scolaires
et désespérances sociales.

Des réponses attendues

C’est à l’initiative de l’actuel ministre
de l’Education, Vincent Peillon,
que ce rapport a été rendu public.
A nous d’agir pour recevoir de sa
part des réponses claires et gratifiantes
pour l’ensemble des parties
concernées par la question scolaire
sans lesquelles aucune amélioration
du fonctionnement de l’école
n’est possible !


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