Refondation de l’école, entre immobilisme et régression

vendredi 19 octobre 2012

« Je veux que nous repensions l’année, la semaine, la journée. Il faut qu’il y ait de vraies évolutions, et pas seulement des petits aménagements à la marge, si l’on veut rendre service aux élèves. Mon rôle, c’est donc de pousser et qu’on aille le plus loin possible. » V. Peillon, septembre 2012

Où sont passées les propositions du fringant Peillon ? Où est passé le changement ? Où est la refonte des rythmes scolaires annoncée à grand fracas ? Où est l’intérêt de l’enfant ? Et celui des enseignants ?

L’étalement du temps et l’allongement de l’année scolaire, par la diminution des grandes vacances a fait long feu : le lobby de « l’industrie du tourisme », a brandi la menace économique et le chômage en cas de modification de la durée des vacances d’été. Plusieurs pistes avaient été avancées par le Ministère, y compris le zonage pour les vacances d’été. Toutes ont été abandonnées… Les rythmes scolaires ont été sacrifiés sur l’autel de la rentabilité touristique !

La réaffirmation de la carte scolaire est une bonne chose même si, à elle seule, elle ne peut pas garantir une mixité sociale sans une réelle volonté politique.
Il faut cesser d’opposer savoir et savoir-faire, mais réussir à les articuler de manière à pouvoir évaluer les élèves de manière positive et constructive.

Dans le 1er Degré :

La refonte des rythmes scolaires promettait une prise en compte des besoins des enfants et une réduction du volume horaire journalier, ainsi que la fin de la semaine de 4 jours.
Les dernières déclarations de M Peillon ont apporté un début de réponse. La semaine de 4 jours et demi sera donc la norme. Mais quid des volumes horaires ? Où est l’allègement de la journée de l’enfant avec une demi-heure de moins par jour et une demi-journée de plus par semaine ? Où est l’intérêt de l’enfant ? Et celui de l’enseignant ?
_La journée de travail en présence des élèves varie peu. Le mercredi matin ajoute des transports et des frais de garde (pour les enfants d’enseignants), contribuant ainsi à diminuer encore notre pouvoir d’achat, déjà en continuelle baisse depuis 10 ans, alors que notre temps de travail n’a aucunement diminué contrairement à celui des autres professions et que notre charge de travail s’est alourdie !

Comment vont être organisés les horaires de l’après-midi ? Une longue pause méridienne de 2h ? de 3h, hypothèse de travail de la mairie de Brest ? Que ferons-nous pendant ce temps ? La sieste ? Qui va en décider ? Les élus locaux ? Notre sentiment est clair : les enseignants seront les dindons de la farce !
Les devoirs à l’école : une demi-heure serait consacrée par les enseignants (?) aux « devoirs à l’école ». Mais quels devoirs ? Des devoirs écrits prohibés depuis longtemps ? Des leçons à retenir ? Avec l’ensemble de la classe ? Qui finance ? On se moque des enseignants !

Dans le 2nd degré :

Nous avons les pires craintes concernant la délégation du service public d’orientation aux régions (quid du statut des personnels, des moyens matériels de fonctionnement des CIO, … ?)

Pas un mot concernant la réforme des lycées, ce qui valide les réformes apportées par le gouvernement précédent : pas de remise en cause du bac pro 3 ans (et de fait, de la disparition du BEP), liquidation de la filière STI, fragilisation des disciplines artistiques et sportives par les parcours « hors des cours » encadrés par le monde associatif, …

En conclusion :

Pour Sud Education 29, M Peillon, plutôt que de « pousser », freine des quatre fers et s’est dégonflé devant les différents lobbies :

 Nous attendons toujours une véritable réforme des rythmes scolaires, et non un vague bricolage qui nous ramène à l’avant Sarkozy, une réforme qui tienne réellement compte du rythme chronobiologique.
 Nous nous réjouissons de la fin des heures d’aide personnalisée et nous continuons à réaffirmer la nécessité des RASED pour l’aide individuelle aux élèves en difficulté, curieusement absents des derniers rapports et exterminés par le gouvernement Sarkozy. De plus, nous nous inquiétons de ce que recouvrira le nouveau dispositif des « devoirs à l’école » en classe entière.
 Nous exigeons que la réforme des rythmes scolaires intègre le temps de concertation des équipes, non pas pour supporter la « paperasse », les exigences bureaucratiques et les injonctions de la hiérarchie, mais pour mettre en place dans chaque établissement les orientations pédagogiques permettant aux élèves d’y trouver de véritables outils d’émancipation sociale et culturelle.
 Nous dénonçons le manque cruel de consultation des personnels dans ce processus de réforme.
 En tout état de cause, les revalorisations salariales sont un autre point que nous refusons de lier à celui du rythme scolaire des élèves. Au final, même contre une prime, nous n’accepterons pas que la réforme se traduise par une augmentation du temps de travail des enseignants.


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