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lundi 17 décembre 2012

journal décembre 2012

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Edito

C’est la rengaine à la mode, impossible d’y échapper : à longueurs d ’ ondes, sur toutes
les chaines et dans tous les journaux, dans la bouche des journalistes, des patrons, des représentants syndicaux, des politiques de tous bords, il n’est question que de cela.
Lâchons le mot qui fâche : le coût du travail ! Et tous de reprendre en choeur le vocabulaire patronal : coût du travail, charge patronale, compétitivité , assistanat… Stop ! Basta ! Y’en a marre !

Mais c’est de nos salaires dont on parle !

Un salaire, c’est la contrepartie de ce que le travailleur vend à un patron, son temps, sa force,
son savoir-faire. Le travail étant donc devenu une marchandise, le salaire est le PRIX du travail. Le travail a un PRIX, il faut le répéter. Seul le patron estime que c’est un coût… car ça lui coûte beaucoup de lâcher les picaillons !! Parler du coût du travail plutôt que du prix, ce n’est pas anodin. Il ne s’agit pas de chipoter sur les mots, il s’agit d’idéologie.

Deux acteurs, un contrat

Le prix du travail se négocie et s’établit de façon contractuelle entre deux parties, le travailleur
et le patron. Deux acteurs, un contrat. Le coût du travail, c’est
la constatation unilatérale du patron. Ça lui pèse à ce brave
homme, tout cet argent qu’il doit "perdre". C’est autant qui ne va pas dans sa
poche. Car depuis 30 ans, la part du travail n’a cessé de diminuer au profit de la part du capital, qui elle, n’a cessé d’augmenter. Toujours moins dans la poche des salariés, toujours plus dans celle des actionnaires. Notre pouvoir d’achat stagne ou baisse, le chômage augmente ; inversement leurs profits augmentent. C’est pourquoi il est important de le rappeler haut et fort : non, le travail n’est pas un coût, mais il a un prix ! Il est
désolant de voir certains responsables syndicaux et tous les politiques à l’unisson adopter le vocabulaire capitaliste et le répéter sans cesse et toujours, à tel point que le travailleur finira par croire qu’il coûte réellement trop cher et sera prêt à accepter une baisse du prix de son travail, soit en travaillant plus pour le même salaire, soit une baisse réelle de son salaire… si ce n’est les deux !

Mais le salaire, ce n’est pas seulement ce que l’on reçoit à la fin du mois en contrepartie
de notre travail. Il y a aussi du salaire socialisé (que les patrons appellent salaire
différé), sous forme de cotisations sociales : on verse une part de notre salaire dans des
caisses de solidarité (assurances maladie, chômage, retraite, etc). Là encore le vocabulaire
du patronat nous est imposé. Car pour eux, il ne s’agit pas de solidarité, il s’agit de
"charges" ! Encore quelque chose qui pèse. Pauvres patrons chargés comme l’âne de la
fable ! Chaque fois que les patrons obtiennent des "allègements" de "charges", des
exonérations de "charges", c’est notre protection sociale qui est amputée : moins d’assurance
maladie, moins d’assurance chômage, moins de retraite… et partant, plus de
profits pour eux ! Et les dernières mesures annoncées pour le soudain "choc de compétitivité"
sont un degré supérieur dans l’escroquerie capitaliste : le patron sera dispensé
d’une partie des cotisations qu’il doit. Ces sommes manquantes dans NOS caisses de
solidarité seront compensées par une hausse de la TVA, c’est-à-dire pris directement
dans NOS poches. Ali Baba et ses 40 voleurs n’ont qu’à bien se tenir, c’est du vol à grande
échelle ! Et tout ça avec un gouvernement … socialiste !

Préparer les esprits à des baisses de revenus

Quelle sera la prochaine étape dans l’institutionnalisation du vocabulaire capitaliste ?
Vont-ils tous appeler les chômeurs, les salariés en arrêt maladie, les retraités, les titulaires
des minimas sociaux des "assistés" ?
Et à force de marteler "coût", "charge" et "assistanat", ne sont-ils pas en train de préparer
les esprits à des baisses de salaires et à des coupes dans les revenus de solidarité,
comme cela s’est passé en Allemagne, en Angleterre, en Irlande, en Grèce, en
Espagne, au Portugal, en Italie ? Sinon pourquoi cet assaut de propagande médiatique ?
C’est à nous, syndicalistes, de réveiller les consciences et de dénoncer l’utilisation
généralisée du vocabulaire du patronat pour transformer la réalité et notre vision de la
société. C’est à nous, syndicalistes, d’imposer une autre forme de rapports sociaux à ce
patronat toujours plus avide. C’est à nous, syndicalistes, d’impulser le sursaut des travailleurs
de tous les secteurs, du tableau noir à l’usine, pour une société juste et solidaire.
Et cela ne peut se réaliser que dans la lutte !


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