Pourquoi la réforme Peillon des rythmes scolaires est amenée à disparaître ?

vendredi 28 mars 2014

Une réforme fragile.

La première raison tient à la personne du ministre : depuis son entrée en fonction, il ne semble
jamais avoir eu la main sur ses dossiers, pas plus que le dernier mot dans les arbitrages ministériels. Les verbatim de nos collègues qui assistent aux réunions au ministère éclairent parfaitement l’impuissance de Peillon : ce qu’il dit aux syndicats est démenti par Ayrault, qui court-circuite systématiquement les initiatives du ministre (réduction du temps de travail des enseignants, raccourcissement des grandes vacances, etc.…). Depuis plusieurs semaines les bruits de couloir sacrifient Peillon lors du prochain remaniement ; rumeurs renforcées par la candidature du ministre aux élections européennes et les luttes fratricides de ses principaux conseillers qui préparent déjà l’après Peillon. Plusieurs noms ont circulé pour le remplacer mais peu importe la personne : les cordons de la bourse sont tenus ailleurs, toujours dans la même logique d’austérité, contre le service public.

La seconde raison est financière.

En demandant aux communes de financer en grande partie les Temps d’Activités Péri-éducatives, l’Etat place les équipes municipales dans des situations kafkaïennes. Car en
même temps qu’ils demandent aux mairies de mettre la main à la poche, l’Etat réduit les dotations budgétaires aux collectivités territoriales. Il réduit aussi les subventions aux associations d’éducation populaire qui interviennent sur ces TAP, et qui vont donc être amenées pour beaucoup à cesser toute activité ou à licencier massivement (on évalue cette baisse de subventions à 40 000 emplois perdus).

Le Pacte de responsabilité offert au patronat en les dispensant de payer les cotisations familiales, va mettre en danger les ressources budgétaires des CAF, qui sont aussi partie prenante dans le financement des TAP. La conclusion logique de ce triple non financement des TAP est facile à voir : soit les mairies renonceront à organiser des TAP, soit elles les rendront payants.

Sans ministre pour la soutenir et sans financement pérenne, à court ou moyen terme, les TAP disparaitront. Et toutes les communes qui auront opté pour les mesures dérogatoires (un jour de classe de 6h suivi d’un jour de classe de 4h30) seront bien obligées de revenir à des rythmes scolaires plus réguliers, conditions premières d’une bonne réussite scolaire. Alors peut-être aurons-nous un ministre assez courageux pour s’opposer au lobby du tourisme qui décide depuis trop longtemps de notre temps de travail et de celui de nos élèves.

On peut toujours rêver…


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