HCE : Rapport annuel 2024 sur l’état des lieux du sexisme en France

jeudi 23 janvier 2025
par  sudeducation29

Dans son rapport annuel paru le 20 janvier, le Haut conseil à l’égalité pointe notamment, pour ce qui concerne l’éducation, que " L’éducation à l’égalité est jugée prioritaire par la quasi-totalité des Français. 9 Français sur 10 soutiennent l’instauration de cours à l’éducation à la vie affective et sexuelle. Cette mesure est même perçue comme la plus efficace contre le sexisme pour 10 Français sur 10.
Les Français attendent que les responsables politiques agissent contre le sexisme, notamment en instaurant enfin les cours à l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle."
On peut également y lire une analyse édifiante de la littérature jeunesse.
La ministre Elisabeth Borne a assuré ce matin sur France Inter que les programmes d’EVARS tant attendus sont "absolument indispensables", rappelant que la notion d’identité de genre existe dans le Code pénal. Le gouvernement doit résister aux attaques réactionnaires de l’extrême-droite.
Le rapport est accessible en ligne, il dresse un constat alarmant au sujet de la libération des propose sexistes et masculinistes, notamment dans les médias.

Extraits de la partie consacrée à l’EVARS :

L’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle a été rendue obligatoire à l’école en 2001 à raison de trois séances annuelles pendant toute la scolarité de l’élève. Or, moins de 15% des élèves en bénéficient et 25% des établissements scolaires déclarent ne l’avoir jamais mis en place en dépit de l’obligation légale, faute de moyens suffisants notamment au sein même des établissements (formation et disponibilité des enseignant·es). 71 % des filles et 51 % des garçons interrogé·es dans le cadre du rapport du HCE portant sur les discriminations chez les jeunes générations affirment que les sujets de harcèlement et de violences ne sont pas assez évoqués au cours de leur scolarité et qu’ils se sentent désarmé·es. De même, 48 % estiment que la thématique des relations affectives et sexuelles n’est pas suffisamment abordée pendant la scolarité. Une majorité préfère que ces sujets
soient abordés à l’école plutôt qu’en famille.
Ce d’autant plus que, en termes de mesures attendues, 9 Français·es sur 10 sont favorables à la mise en place d’un tel programme, « adapté à chaque classe d’âge pour comprendre les notions de consentement, de respect, pour appréhender son corps et celui des autres, la sexualité, prévenir les violences de genre » (88 %), et près de 8 sur 10 le même type de programme visant à déconstruire les stéréotypes filles/garçons, soient des mesures qui font quasiment l’unanimité au sein de l’ensemble des catégories de personnes interrogées. Un tel programme est donc, selon le Baromètre, la mesure qui est la plus plébiscitée par l’opinion. Elle est d’autant plus soutenue qu’elle est considérée comme la plus efficace pour faire bouger les lignes (70 %). Ces chiffres viennent contredire les levées de boucliers régulières et les campagnes de désinformation qui laissaient jusqu’ici une minorité déterminée multiplier les offensives pour abandonner les projets de réformes, dont la dernière – les ABCD de l’égalité – remonte à 10 ans.
Sur la base d’une saisine ministérielle, un projet de programme d’EVARS depuis le cours préparatoire jusqu’à la classe terminale a fait l’objet de concertations depuis mars. Censé être présenté à la mi-décembre 2024 au Conseil supérieur de l’éducation (CSE), instance consultative, il devait faire l’objet d’une publication pour la prochaine rentrée 2025. En plus de faire l’objet d’un consensus inédit dans la communauté éducative, ce projet prudent et équilibré paraît reposer sur des expertises croisées, un esprit de transversalité, d’adaptabilité par âge et d’opérationnalité notamment sur le rôle premier des enseignant.es et leur formation, points essentiels pour une mise en place effective et efficace de ce dispositif.
Le HCE s’inquiète fortement de la levée de boucliers d’organisations familiales conservatrices et réactionnaires anti-droits et anti-choix qui agitent les peurs parentales à l’aune de l’adoption de ce projet. Sur la base d’une fantasmée « théorie du genre » et de campagnes de désinformation organisées et relayées par certains médias, le HCE ne peut que regretter cette tentative de caricaturer, dénaturer, et faire reculer ce projet, comme les précédents.


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