EPE : une université sacrifiée sur l’autel de la concurrence et de la précarité

jeudi 27 février 2025

La transformation actée par décret de l’Université de Bretagne Occidentale (UBO) en Établissement Public Expérimental (EPE) marque un tournant inquiétant pour l’avenir de l’enseignement supérieur et de la recherche en Bretagne. Derrière les promesses de modernisation et de synergies, c’est un modèle universitaire profondément déstructuré, mis en concurrence et livré aux intérêts privés qui se profile.

Un passage en force antidémocratique

Le président de l’UBO, Pascal Olivard, impose cette restructuration sans consultation réelle de la communauté universitaire. La présidence de l’UBO a orchestré un projet dont les conséquences pour les personnels, les étudiant·es et l’avenir même de l’université n’ont jamais été sérieusement débattues, ou alors au pas de charge, sans réelle écoute.

Ce projet, repoussé une première fois grâce à la mobilisation avant le CA en septembre 2024, a finalement été validé, malgré l’opposition de nombreux·ses collègues. Une université est un bien commun qui ne saurait être transformé en laboratoire de dérégulation au profit de logiques managériales et technocratiques !

Une attaque contre les statuts et les garanties collectives

L’un des dangers majeurs de ce passage en EPE est la disparition des garanties apportées par le Code de l’éducation, bien que la présidence dise s’y référer, les gardes fous sauteront. Désormais, l’université pourra modifier ses statuts au gré des décisions de son conseil d’administration, sans aucun cadre protecteur.

Cette dérégulation ouvre la porte à :
 Une mutualisation forcée des services administratifs et techniques, synonyme de surcharge de travail et de suppressions de postes.
 Des mobilités imposées pour les personnels, avec des déplacements entre structures et une dégradation des conditions de travail.
 Un pilotage externalisé : le Comité Stratégique de l’EPE sera dominé par des personnalités extérieures, issues notamment du monde entrepreneurial, qui imposeront probablement une orientation utilitariste et compétitive de la recherche.

Un financement sous chantage et une vision utilitariste de la recherche

Les défenseurs de l’EPE justifient cette transformation par la promesse de financements supplémentaires. Or, il a été prouvé que l’argument est faux : plusieurs universités ont obtenu ces financements sans passer par un EPE.

Pire encore, la priorité affichée de l’EPE est de recentrer l’UBO sur les thématiques maritimes, sacrifiant ainsi de nombreux autres champs de recherche et disciplines au nom de la "compétitivité".
Vers la privatisation et la casse du service public universitaire

Loin d’être une simple « expérimentation », ce changement est irréversible et s’inscrit dans la logique nationale de démantèlement du service public universitaire. En transformant l’UBO en EPE, la direction met l’université sur la voie de la privatisation :
 Autonomie accrue des composantes, qui pourront s’aligner sur les logiques de marché.
 Sélection sociale renforcée, en orientant les financements vers les cursus les plus « rentables ».
 Précarisation des personnels, avec la multiplication des contrats courts et l’individualisation du travail.

SUD Éducation dénonce la transformation de l’UBO en EPE et appelle l’ensemble des étudiant·es et personnels à se mobiliser face à cette restructuration qui détruit le modèle universitaire public et démocratique, alors que les baisses de moyens et les suppressions de poste continuent de faire des ravages.

Nous exigeons :
 L’abandon immédiat de la transformation de l’UBO en EPE.
 Le maintien du cadre statutaire protecteur du Code de l’éducation.
 Une véritable consultation de la communauté universitaire sur l’avenir de l’université.
 L’arrêt des politiques de mise en concurrence et de privatisation de l’enseignement supérieur.

L’université est un bien commun, défendons-la !


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