Catho, c’est trop !

L’enseignement catholique comme mafia financée par l’agent public
jeudi 13 mars 2025
par  sudeducation29

L’église catholique est compromise depuis de nombreuses années par des scandales sexuels et pédocriminels, partout où elle est présente. Des enquêtes, aux États-Unis, en Irlande et plus récemment en France ont montré l’ampleur des abus commis, majoritairement sur de jeunes garçons. Le rapport de la commission Sauvé a dressé un tableau accablant des crimes perpétrés, tant dans les églises que dans les institutions accueillant des enfants (établissements d’enseignement, scouts…). A la sidération de l’ampleur des viols et abus sexuels s’ajoute le dégoût du silence de l’institution catholique, qui, non seulement a fermé les yeux sur les criminels en son sein mais en plus les a protégés et soustraits à la justice.

L’église, sévices et omerta

La France semblait moins touchées que d’autres pays. L’affaire Bétharram nous a montré pourtant qu’une grande part de l’iceberg de la pédocriminalité catholique resterait encore inconnue. Faisant suite à l’affaire Stanislas, qui montrait les dérives de l’éducation catholique (sexisme, homophobie, autoritarisme,…), dérives que l’on peut retrouver dans d’autres établissements du même type (Le Caousou à Toulouse : censure d’associations jugées trop « militantes », tabous sur les enseignements liés à la sexualité et refus d’exposer les élèves aux caricatures de Charlie Hebdo… cf presse locale), l’affaire Bétharram éclaire la face sombre des institutions catholiques : violences physiques, psychologiques et sexuelles. Encore une fois, c’est par Médiapart que le scandale est révélé. Mais cette fois, le scandale ne porte pas seulement sur les turpitudes et crimes internes de l’église, il met aussi en lumière (comme pour l’affaire Stanislas) les soutiens politiques extérieurs qui, sachant, se sont tus, ont couvert l’inadmissible, s’en rendant complices.
La parole, dans la dynamique du rapport Sauvé, de l’affaire Henry Grouès alias abbé Pierre, puis Bétharram-Bayrou, se libère : de nouvelles plaintes surgissent, à Bétharram, mais aussi à Dax (affaire « Cendrillon », depuis Cité scolaire Saint-Jacques de Compostelle), ou à Toulouse (enseignant accusé d’abus sexuels à Espalion en Aveyron et muté dans un autre établissement catholique à Toulouse), ou Le Relecq-Keruon en Bretagne.

L’église, un racket de l’argent public

Ces établissements sont tous sous contrat avec l’État. Ils bénéficient donc d’argent public, sous forme de salaire des enseignants ou de subventions des communes, départements, régions… Généreuse République qui arrose abondamment la concurrence de l’Éducation nationale, et qui ne contrôle quasiment jamais où va l’argent et comment il est utilisé, si les termes du contrat sont respectés ou pas. Or les rares remontées de terrain que nous avons à SUD éducation 29 montrent que ce contrat est parfois mal respecté : consignes du Ministère non respectées, messes sur le temps scolaire… Le rapport parlementaire Vannier-Weissberg dresse un constat terrible : personne ne sait combien l’école privée reçoit de fonds publics, ni l’État, ni l’Éducation nationale, ni même la Cour des comptes, les contrôles, financiers ou pédagogiques, sont très insuffisants, les contreparties imposées en échange de ce financement public trop faibles. En outre, « Au rythme actuel – cinq contrôles par an pour 7 500 établissements – la fréquence de contrôle d’un établissement privé est d’une fois tous les 1 500 ans… Les établissements scolaires publics font, pour leur part, l’objet d’environ dix fois plus de contrôles. »
Un deux poids deux mesures difficilement supportable pour les personnels de l’Éducation nationale soumis à des contrôles de plus en plus fréquents, des sanctions abusives, comme notre camarade Kai Terada, des inspections régulières et une restriction budgétaire terrible (manque de remplaçant·es, formation exsangue, manque de personnels médico-sociaux ou de RASED, carte scolaire saignante chaque année… la liste est longue).

L’église, une mafia au dessus de la loi ?

Passée la stupeur face à l’abjection et l’ampleur des crimes commis se pose la question de l’impunité de l’église catholique : quelle institution religieuse, sociale, politique, syndicale aurait pu exister après de tels scandales ? On se trouve devant une institution dans laquelle violence et viol semblent admis et dont les auteurs sont protégés de la justice républicaine, une institution religieuse qui se place en dehors de la Loi Commune, et qui malgré cela continue à bénéficier de l’argent public, grassement, et d’une place honorable dans la société. C’est proprement honteux !
Chaque établissement catholique accueillant des enfants devraient être inspecté avant de recevoir le moindre centime d’argent public. Les églises abritant des prédocriminels comme officiants devraient être fermées comme sont fermées les mosquées abritant des prédicateurs salafistes. Les moyens humains, matériels et financiers attribués à l’enseignement catholique devraient être réaffectés à l’Éducation nationale.
Mais cela n’arrive pas, et nous savons bien pourquoi : nos dirigeants sont de fidèles soutiens de l’église catholique et de ses établissements scolaires, qu’ils ont eux-mêmes fréquentés et où ils font étudier leurs enfants, bien à l’abri d’un entre-soi social. Ils ne toucheront pas à leurs ghettos de riches, car les séparatistes de la République, ce sont eux.


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