Contre les conceptions sécuritaires et policières dans l’éducation : refusons les équipes mobiles de sécurité

mardi 27 octobre 2009

Après avoir annoncé la suppression de milliers de postes dans l’Education nationale, Luc Châtel, en présence du ministre de l’Intérieur, a inauguré la mise en place d’équipes mobiles de sécurité (EMS) le lundi 5 octobre au lycée Jean Zay à Aulnay-sous-Bois. Ces équipes sont censées exercer aux abords et dans les établissements connaissant des troubles et sur demande des chefs d’établissements (d’après les informations en ligne sur le site de l’Académie de Créteil). A terme, 50 EMS devraient s’installer dans cinq établissements de l’Académie.

Pour SUD éducation, cette conception purement policière et sécuritaire de l’éducation ne peut pas constituer une réponse acceptable à la situation difficile que connaissent certains établissements scolaires. Les politiques de régression sociale mises en place par le gouvernement, qui visent en premier lieu à réduire les coûts de l’éducation en y imposant une vision purement « économiste », sont largement responsables de ces difficultés. D’une manière générale, nous constatons des conditions de vie de plus en plus difficiles dans les quartiers populaires qui ne manquent pas de se répercuter dans les établissements scolaires ou à proximité. Il y a urgence sociale, mais la sanctuarisation des écoles ne peut pas être une solution, sauf à transformer ces dernières en camps retranchés.

Nous pouvons d’ailleurs avoir les plus vives craintes sur l’utilisation éventuelle de ces brigades pour casser des mouvements politiques de blocages ou occupations d’établissements scolaires et d’écoles, étant donnée la politique de criminalisation des mouvements sociaux mise en place depuis plusieurs années. En supprimant des milliers de postes dans l’éducation et en redonnant cinq milliards aux banques, ce qui constitue le « casse du siècle », le gouvernement a choisi de passer par perte et profit la question sociale et de servir les intérêts particuliers au détriment du bien public. La fédération des syndicats Sud éducation s’oppose à la présence de ces équipes mobiles de sécurité qui ressemblent fort à la mise en place de vigiles dans les établissements scolaires. Nous appelons les collègues à s’opposer à la présence de ces équipes qui risquerait d’envenimer les relations entre les élèves et nous, par la grève si nécessaire. En ces temps de crise, seule une politique volontariste en matière d’éducation pourrait redonner un peu d’espoir à des jeunes à qui on a beaucoup promis et qui ne voient rien venir, si ce n’est les (mauvais) coups.

Ne laissons pas s’imposer des représentations sécuritaires et autoritaires de l’éducation dans lesquelles nous aurions tout à perdre, à commencer par la confiance que les élèves ont en nous. Plus que jamais réclamons une autre école pour une autre société… solidaire, égalitaire et démocratique.


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