Heures sup : ne cédons pas aux pressions !

Au moment où nous devons exprimer nos vœux en matière de service pour l’an prochain et où certains subissent une fois de plus des pressions explicites de la part de l’administration pour prendre des heures supplémentaires à l’année (HSA) encore plus nombreuses avec la réforme du lycée (en moyenne un peu plus de 2 HSA par enseignant titulaire de son poste à la rentrée 2010), il convient de rappeler quelques bonnes raisons de ne pas courber l’échine et de refuser cette contrainte supplémentaire.

Dans le département du Finistère, ce sont 5.500 HSA qui seront réparties l’année prochaine.
– Soient 2035 HSA en collège (l’équivalent de 113 postes à temps complet), 297 en SEGPA (16,5 postes),
835 en lycée pro (46 postes) et 2333 en lycée général et techno (130 postes).
– Soit la bagatelle de 306
postes.

Si la quotité de service hebdomadaire de 18h doit permettre un peu de souplesse, elle pourrait être triannualisée : sur une durée de 3 ans, chaque personnel ferait une moyenne de 18h maximum.

Refuser des HSA, c’est :

- Sauver des postes et obliger l’administration a en créer
Dans certains établissements, des postes entiers seraient sauvegardés ou crées et nous empêcherons ainsi la multiplication des compléments de service dans d’autres établissements. Dans d’autres, cela obligera l’administration a demander des BMP (blocs de moyens provisoires) au rectorat. Tout cela contribuera a créer des postes et donc à mettre en évidence la nécessité d’ouvrir des places aux concours de recrutement !
En attendant, ce sont les étudiants d’aujourd’hui qui restent privés d’emploi faute de place aux concours.

- Empêcher la dégradation de nos conditions de travail
Prendre 2 ou 3 HSA, c’est bien souvent prendre une classe de plus, et donc, outre le temps additionnel passé devant les élèves, des préparations, des corrections, des réunions supplémentaires. La charge de travail est déjà
devenue si lourde que nombre de collègues sont contraints de demander des temps partiels pour ne pas craquer : n’en rajoutons pas !

- Éviter un nouvel appauvrissement de la qualité du service public d’enseignement
Déjà mise à mal par les classes surchargées, des horaires diminués, la disparition de certaines options, gravement menacée par la réforme Chatel, la qualité de l’enseignement ne peut que s’altérer si nous acceptons une nouvelle surcharge de travail.

- Rester crédible sur notre horaire hebdomadaire de 18h
La loi, depuis 1998 et jusqu’à nouvel ordre, interdit aux chefs d’établissement d’imposer plus d’une HSA (et non deux comme il est dit souvent) aux enseignants à temps complet par rapport à la totalité de leur service dû après l’éventuelle prise en compte de l’heure de chaire. Ainsi, un service de 18h pour un certifié bénéficiant de l’heure de chaire comprend déjà une HSA contrairement à ce qu’on veut souvent nous faire croire.

- Ne pas apporter une réponse individuelle à une revendication salariale légitime et collective !

SUD éducation 29 appelle donc les enseignants :

– à indiquer clairement sur leur fiche de vœux qu’ils n’accepteront aucune HSA au delà de l’heure légalement imposable.
– à s’organiser dans les établissements pour faire connaître collectivement leur refus à l’administration. Nous vous proposons par exemple de signer une pétition de refus par discipline pour mettre en évidence la nécessité pour le chef d’établissement de créer des postes en transformant les HSA en BMP en prévision de la rentrée de sept. 2011.

Tenez-nous au courant de ce qui se passe dans votre établissement !