Quelles conditions de rentrée pour les stagiaires en 2012 ?
La nouvelle circulaire (applicable en septembre 2012) est ici
Les stagiaires 1er degré devraient passer une première période (jusqu’à octobre ??? ) en alternance dans leur classe et dans la classe d’un PEMF (professeur d’école maitre formateur). Ensuite la « formation » (stages filés) va dépendre de ce que les Directeurs d’Académie (anciennement Inspecteurs d’Académie) auront décidé. Dans le second degré, ils auront simplement une décharge de trois heures (enseignants) ou 6 heures (CPE).
Mais de quelle formation parlons-nous ?
L’IUFM n’est plus partie prenante de la formation des stagiaires depuis la « réforme de la mastérisation » de 2010. Il arrive que des groupes de stagiaires soient en formation à l’IUFM pendant leur année de stage mais ce n’est pas toujours le cas et ils ne sont pas non plus encadrés par des formateurs de l’IUFM dans la plupart des cas.
En effet, la réforme a radicalement changé les conditions de formation et d’affectation des stagiaires, et la situation va perdurer à la rentrée prochaine.
Avant 2010 : les stagiaires relevaient de la formation initiale, leur affectation était l’IUFM. Depuis la réforme : on est en réalité dans un système de formation continue, ce qui permet de justifier de la formation tout au long de la vie. En devenant Formation Continue, la formation des stagiaires est passée sous le giron des autorités académiques, en écartant le plus possible l’IUFM (repère de pédagogistes incontrôlables et trop indépendants).
Les stagiaires du premier degré étaient affectés à l’IUFM et faisaient des stages en responsabilité dans des classes de titulaires, ceux du second étaient en responsabilité pour 6 heures (jusque 2006-2007) puis 8 heures maximum.
Les stagiaires ont aujourd’hui une affectation en établissement (second degré) ou sur une zone de remplacement (1er degré). Dans le 1er degré, les stagiaires font donc maintenant partie des effectif (des « moyens ») au même titre que les collègues titulaires, alors qu’ils étaient avant en surnuméraire. Dans le second degré, leur temps de travail devant élève est pratiquement le même que celui des titulaires (15 heures, c’est l’horaire d’un agrégé), et peut-être même supérieur : car ce sera 15 heures, plus des regroupements sur une journée, plus les analyses de séquences avec le tuteur, l’assimilation des programmes et des « dix compétences », la pression de la titularisation.
En 2012-2013 les stagiaires seront donc des moyens en terme de ressource humaine devant élèves, avec une charge de travail démente, et toujours sans réelle formation.
Dans le premier degré, les périodes de stage permettaient aux titulaires qui libéraient leur classe de bénéficier de stage de formation continue de durée longue (3 semaines). Le basculement de la formation des stagiaires vers la formation continue a permis de masquer le fait que les titulaires n’ont pratiquement plus de Formation Continue. Donc, magie de la réforme, du point de vue de leur formation, les stagiaires sont aujourd’hui traités comme l’étaient les titulaires avant et les titulaires n’ont presque plus de formation.
Dans le second degré, les stagiaires affectéEs sur des BMP (bloc de moyens provisoires) permettaient de compléter les services, aujourd’hui ces BMP sont pourvus par des TZR ou des contractuels sur 2 ou 3 établissement qui peuvent ne même pas aboutir à un temps plein. Ce sont les conditions d’entrée dans le métier des stagiaires qui ont été dégradés, mais aussi les conditions de travail de tous les personnels précaires et TZR !
Les stagiaires bénéficiaient d’une vraie alternance enseignement/formation. En 2011-2012, le fait d’avoir une ou des classes en pleine responsabilité (dans le premier degré) ou d’être à pratiquement plein temps très tôt dans l’année pour le second degré a fait que les courtes périodes de formation ont été surtout l’occasion de distribution de trousse d’urgence ; les stagiaires sont assez peu à l’écoute de propos qui ne les renvoient pas directement à leur situation personnelle de classe, il ne peut donc y avoir que peu de réflexion pédagogique. Cette situation va perdurer.
Enfin, auparavant, on avait une montée en charge progressive de la prise en responsabilité dans les classes, notamment dans le premier degré : de la pratique accompagnée (titulaire présent en permanence dans la classe) pour commencer en première année (3 semaines puis 2) ; un stage filé et deux périodes massées de 3 semaines en deuxième année en pleine responsabilité et encore de la pratique accompagnée dans la classe d’un PEMF ; la possibilité de faire jusqu’à 4 semaines de formation la première année suivant la titularisation et 2 semaines de stage la deuxième année suivante la titularisation. Aujourd’hui, 1 semaine d’observation et 2 semaines de pratique accompagnée en master 1, 2 semaines de pratique accompagnée et 3 semaines en pleine responsabilité en fin de master 2 tout en ayant le concours à préparer plus différents dossiers et le mémoire à rendre.
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