État d’urgence et déchéance de la nationalité : c’est la République qu’on assassine !

jeudi 21 janvier 2016

L’état d’urgence, instauré le 13 novembre pour une période d’au moins trois mois par l’Assemblée Nationale, fait suite à la situation inédite que nous vivons. Il permet désormais de passer outre à de nombreux acquis démocratiques fondamentaux.

Le pouvoir interdit des manifestations, procède à des arrestations et à des gardes à vue. Au lieu d’apporter des réponses aux revendications légitimes des mobilisations de ces dernières semaines (manifestations citoyennes et écologistes dans le cadre de la COP 21, soutien aux
réfugié-es, et plus globalement toutes les activités revendicatives dans le cadre d’une démocratie), le gouvernement choisit la carte de la répression. Les diktats consuméristes de fin d’année font se croiser des milliers d’acheteurs frénétiques sans aucune précaution sécuritaire particulière. Néanmoins, cette sacro-sécurité sert systématiquement de parangon au gouvernement quant il s’agit d’interdire toute contestation sociale. L’activisme militant n’est pas le seul à être mis sur la sellette. La police s’intéresse dorénavant de très (trop ?) près à l’origine et aux pratiques religieuses d’une partie de la population française qui semble, toujours, être la même. Les dérapages sont inévitables. Nos gouvernants agissent avec pour objectif, sans aucun doute, autre chose que la lutte contre le terrorisme.

Lutter contre le terrorisme, c’est s’attaquer à ses racines et à ses causes

Pour SUD éducation, la notion de « choc des civilisations » est vide de sens. Il existe, en revanche, des pousse-au-crime, sans cesse plus nombreux, qui attisent les haines au risque de mettre en péril l’équilibre du « vivre-tous-ensemble », uni dans la différence, de la
population française. La société capitaliste n’existe que par l’exploitation, l’exclusion, les
discriminations, les inégalités, la misère… Certains profiteurs qui se complaisent d’évoluer dans « la fange » qui en découle captent la colère et/ou le désespoir alors inévitables pour les transformer en haine. Il est inévitable qu’arriver à un tel refus d’accepter de vivre avec ceux
qui ne pensent pas comme eux, les plus faibles, les plus vulnérables ou les plus marginaux décident de passer à l’acte. La vie humaine ne représente plus rien à leurs yeux et ils décident de disparaître de façon violente en entraînant un nombre toujours plus important d’individus (qui ne représentent plus rien) dans leur folie meurtrière.

Pour lutter efficacement contre le terrorisme, c’est s’attaquer, en même temps, à ses racines (entre autres le fondamentalisme religieux et les régimes politiques qui le soutiennent), à ce qui le nourrit ( les guerres impérialistes, la misère, les inégalités et les injustices sociales). Il faut refuser la peur qu’il veut instituer et les privations de liberté dont il est porteur.

Quand au projet présidentiel de « déchéance de nationalité », citons Thomas Piketty : "A l’incompétence économique, voici que le gouvernement ajoute l’infamie. Non content de s’être trompé sur toute la ligne sur ses choix de politique économique depuis 2012, avec à la clé la montée du chômage et de la xénophobie, voici que le gouvernement se met à courir derrière le Front national, en imposant une mesure de déchéance de la nationalité que la gauche a toujours combattue, et en créant une inégalité insupportable et stigmatisante - en plus d’être totalement inutile et inefficace dans la lutte contre le terrorisme - pour des millions de Français nés en France, dont le seul tort est d’avoir acquis au cours de leur vie une seconde
nationalité pour des raisons familiales . »

La déchéance de nationalité ne sert à rien dans la lutte contre le terrorisme dans genre nouveau qui touche notre pays . La symbolique n’a jamais arrêté les balles de Kalachnikhov ! Un français de nationalité prêt à assassiner un maximum de ses compatriotes avant de se
donner la mort en se faisant exploser dans l’objectif de faire toujours plus de victimes est-il fondamentalement attaché à la dite nationalité ? La réponse semble être mentionnée dans la question !

Pour sauvegarder nos libertés, l’état d’urgence doit être levé au plus tôt. Pour sauvegarder la République, le projet de loi de déchéance de la nationalité doit être balayé.


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