Alors même que les instances de l’Éducation nationale (Rectorat, Inspection d’académie) nous assurent régulièrement de son attachement au paritarisme, certaines pratiques mises en oeuvre lors du mouvement 2009 des enseignants du 1er ou du 2nd degré nous font craindre que celui-ci soit bel et bien en danger.

Ainsi, dans le 2nd degré, le mouvement de juin dernier s’est fait au mépris du barème dans un certain nombre de matières (cf le compte rendu de la CAPA dans notre journal de septembre).

Dans le 1er degré, sous prétexte d’une simplification du mouvement (suppression prétendue des 2ème et 3ème mouvements), les personnels y ont largement perdu en transparence et en lisibilité. Nous avons aussi assisté l’année dernière à des tentatives d’affections de directeurs hors barème. D’autant que les CAPD sont régulièrement précédées, voire remplacées par des groupes de travail, instances par nature moins légitimes car non-décisionnelles. La multiplication de ces groupes de travail sert surtout à occuper les syndicalistes qui dans la période, ont certainement d’autres chats à fouetter.

Le paritarisme est le dernier rempart contre une gestion individuelle des affectations et des carrières, rempart sans lequel les collègues se retrouveraient seuls à négocier leur poste face à leur hiérarchie. Le B.O spécial du 6 novembre 2008 laisse entrevoir ce risque, il stipule par exemple que "le barème constitue un outil de préparation aux opérations de gestion et
ne revêt donc qu’un caractère facultatif".

Des postes à profil existent déjà et échappent à la procédure habituelle de nomination, si les affectations peuvent maintenant être modifiées, elles échappent aussi aux CAPD et les représentants des personnels ne peuvent plus exercer correctement le contrôle de la régularité du mouvement.

Ne nous leurrons pas, les délégués syndicaux n’ont jamais "fait le mouvement" mais leur rôle se réduit peu à peu à peau de chagrin et ceci n’est pas dans l’intérêt des collègues.