Des ministres de l’éducation « pas sérieusement remplacé·es »

samedi 20 janvier 2024

Gabriel Attal n’aura fait que passer à l’Éducation nationale. Il aura néanmoins eu le temps de donner des gages aux forces les plus réactionnaires : interdiction des abayas, redoublement forcé, groupes de niveau, uniforme ... Son remplacement par Amélie Oudéa-Castéra est un mépris d’une nouvelle forme. On le savait dès le départ : comment assurer sa mission à la tête de l’Éducation nationale tout en organisant les jeux olympiques et paralympiques ? Celle qui justifiait la réquisition des logements étudiants n’a, de surcroît, rien dans son parcours qui la prédisposerait à s’occuper de l’Éducation nationale.

École Stanislas : le choix de la bigoterie bourgeoise

Les révélations successives ont montré qu’Amélie Oudéa-Castera, en bonne représentante d’une élite bourgeoise parisienne, avait scolarisé ses enfants à l’école Stanislas, récemment épinglée par Médiapart sur la base d’un rapport d’inspection caché par les ministres depuis le 1er août. On y apprend, entre autres, que Stanislas déroge à la loi en obligeant les élèves à suivre une heure hebdomadaire de catéchèse lors de laquelle on leur enseigne que « l’homosexualité [est] une maladie, et que si l’on se sentait homosexuel, il fallait se faire soigner dans une structure religieuse au Canada, que l’homosexualité venait du fait que quand la mère enceinte trompe son mari ou que son mari trompe sa femme, le bébé ressent tout et a le cœur brisé ». Cela s’ajoute au contrôle obsessionnel de la tenue des jeunes filles qui « doivent subir » les « pulsions » des garçons et « pardonner aux violeurs »

Elle n’a pas menti ... la « réalité [lui] donne tort »

C’est la ligne de défense de la ministre qui justifiait la scolarisation de ses enfants dans le privé par les heures « pas sérieusement remplacées ». L’histoire est maintenant connue : le refus de l’école Littré de faire sauter une classe au fils de la ministre. Difficile de ne pas voir dans la déclaration d’Oudéa-Castéra sur les remplacements une manœuvre pour paraître proche des considérations et problèmes des parents et de ses administré·es. Deux fois raté !

L’éducation nationale : chasse gardée de Macron et Attal

Les déclarations du président et du premier ministre ne laissent guère de doute sur leur volonté de garder la mainmise sur l’éducation nationale. Il n’y a donc rien à attendre, et tout à craindre de l’arrivée rue de Grenelle d’Oudéa-Castéra, au-delà des éclairantes polémiques. Des dossiers importants nous attendent dans la rue : réforme de la voie professionnelle, lutte pour des moyens pour l’école inclusive, salaires et conditions de travail ... Tout cela recommence dans la rue, en grève, le 1er février.


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