L’horreur des dernières déclarations de Manuel Valls, stigmatisant,
une fois de plus, la communauté Rrom n’en finit pas de faire écho aux discours sécuritaires et xénophobes du précédent gouvernement.

La stigmatisation systématique des populations étrangères, réfugiées politiques ou économiques, entraine des mesures sécuritaires sans commune mesure, des espaces
où le droit n’a plus de place (zones de rétention, par exemple). Des lois liberticides sont votées dans l’indifférence des masses stupéfaites et apeurées par le déferlement télévisé
de faits divers grossis à la loupe sécuritaire. Le nom du bouc émissaire est lâché, la chasse est ouverte. On démantèle des bidonvilles, on arrête, y compris des enfants, au
mépris de toute loi et de toute morale, on enferme, on humilie, on frappe au besoin, on injurie toujours, on expulse. Ce qui était ignoble sous un gouvernement de droite l’est encore plus sous un gouvernement prétendument de gauche. Honte à ce gouvernement solidaire de
son ministre de la schlag et du cachot, de la peur et de la haine. Nous, syndicalistes, nous sentons pleinement et totalement solidaires des populations ignominieusement
maltraitées par la police et son sinistre ministre. Nous refusons cette politique nauséabonde de haine et d’exclusion, qui aujourd’hui touche les Rroms. A qui le tour demain ? Monsieur Valls vous faites honte à l’Humanité et à la Démocratie.

Un discours emprunt d’une idéologie nauséabonde

Et ce n’est pas une surprise : derrière les deux discours on retrouve le même idéologue de la sécurité, Alain Bauer, vieil ami de Manuel Valls, conseiller en sécurité de Sarkozy. Le personnage est très controversé : il a reçu un Big Brother Award pour l’ensemble de son oeuvre. Ce prix concerne des "sociétés ou personnes s’étant distinguées par
leur mépris du droit fondamental à la vie privée ou par leur promotion de la surveillance et du contrôle des individus". Les études qu’il a publiées sont jugées contestables et douteuses
par de nombreux scientifiques. Le journaliste Alain Gresh a décrit Alain Bauer comme étant un "homme qui propage la peur dans les villes et en profite pour leur vendre, à
travers sa société AB conseils, et à prix d’or, les remèdes à l’insécurité.
Un peu comme si un responsable de l’industrie pharmaceutique établissait les prescriptions pour les malades". La recette est simple : faire peur, puis renforcer l’état policier.
N’importe qui peu devenir ainsi " l’ennemi intérieur " : le jeune, le toxicomane, le récidiviste, le squatteur, l’anarchiste, le syndicaliste, la prostituée, le mendiant, l’internaute,
l’aliéné, le pauvre, le chômeur, l’étranger, le musulman, le Rrom… L’ennemi c’est tout le monde, au gré du besoin. Quitte à le qualifier, crime suprême, de terroriste.