« Pacte de responsabilité » ou pacte d’impunité ? Un cadeau sans aucune contre partie

vendredi 31 janvier 2014

Le Medef en rêvait. Sarkozy n’avait pas osé ; Hollande, officiellement "converti" au libéralisme, le fait. En annonçant la fin des cotisations patronales qui financent les allocations familiales, le président " normal " a accédé à l’une des principales revendications du Medef.

Trop occupés à se remplir les poches

C’est une nouvelle victoire pour le patronat. Après le transfert de cotisations sociales
patronales sur la TVA, donc sur le pouvoir d’achat des salariés, après l’ANI qui est une
atteinte majeure au Droit du Travail, après la nouvelle loi de casse du régime des retraites,
les patrons du CAC 40 n’ont pas le temps de se frotter les mains, trop occupés à se remplir les
poches, à spéculer plutôt que d’investir, à licencier à tours de bras. Et tout ça gratuitement,
sans aucune compensation ni contrepartie ; car on le voit chaque jour, les plans sociaux se succèdent, le patronat étant enfermé dans sa logique mortifère de la rémunération
de l’actionnaire. Conséquences, les usines ferment, le chômage explose, les dividendes versés engraissent des rentiers et des spéculateurs au détriment de la protection sociale,
héritage direct du Conseil National de la Résistance.

Quel avenir pour la protection sociale ?

La loi de financement de la Sécurité Sociale prévoit des recettes de 56,9 milliards d’euros pour la branche famille en 2014, dont 35,1 milliards d’euros de cotisations patronales, soit
62% des recettes. Le restant provient principalement de la CSG et de divers impôts et taxes (droits sur le tabac et les alcools, contribution sur les primes d’assurance automobile, taxe sur
les salaires, prélèvement sur les revenus du capital). Ces ressources sont utilisées pour financer les prestations familiales (allocations familiales, complément familial versé sous
conditions de ressources aux parents de trois enfants et plus, allocation de soutien familial pour familles monoparentales, allocation de rentrée scolaire, prestations d’accueil du jeune
enfant telles que prime à la naissance ou complément de mode de garde, complément de libre choix d’activité pour les congés parentaux ...). Ces prestations sociales ne sont pas du
luxe : elles sont nos droits acquis, nos salaires différés ! Comment seront-elles financées à l’avenir ? Encore une hausse de la CSG ou de la TVA ? Des fermetures de services publics ? Ou s’oriente-t-on vers une baisse probable des prestations ?

Aux ordres du Medef

En ajoutant que cette baisse des cotisations patronales serait financée par une baisse des dépenses publiques (encore un transfert d’argent public vers les intérêts privés !), Hollande a
même suivi rigoureusement les revendications de Pierre Gattaz, patron du Medef, qui en réclame 100 milliards ! Cette baisse des cotisations devrait se traduire par une diminution
importante du prix du travail d’ici à 2017, disent-ils. On nous a déjà fait le coup avec la baisse de la TVA dans la restauration : les prix ont peu baissé, les patrons ont peu embauché, et ils ont encaissé la différence.

Que fait « l’ennemi de la finance » ?

François Hollande, président normal, autoproclamé « ennemi de la Finance », ose appeler ça un "pacte de responsabilité" !! Il ne s’agit nullement d’un pacte, mais d’un cadeau
unilatéral aux irresponsables qui spéculent en bourse, qui licencient pour accroitre leurs
bénéfices, qui délocalisent, qui polluent la planète pour leur seul profit immédiat. Car le
Medef est trop occupé à gagner de l’argent en spéculant sur la dette des Etats, savamment
entretenues par les banques et les organismes internationaux (FMI, OMC, OCDE, Commission
Européenne,…)

Résistons au libéralisme

Avec un tel ennemi, le patronat n’a pas besoin d’ami ! C’est la politique des Schröder, Blair, Bachelet ou Zapatero : une politique de casse des droits sociaux, de la protection sociale,
de l’outil industriel. C’est le libéralisme sauvage et la concurrence à tous les étages. C’est aussi la fin des services publics, la privatisation de la Santé, des Transports, de la Poste, de
l’énergie, de l’eau, des services aux personnes, de l’Education. Le milliardaire américain Warren Buffett a déclaré qu’il existait "bel et bien une guerre des classes mais c’est [sa] classe, la classe des riches qui fait la guerre et c’est [eux] qui la gagnerait".

Non, la lutte des classes n’est pas finie, et nous la mènerons.

Organisons nous, syndiquons nous, bref, résistons !


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