Des arguments ministériels mensongers ou de mauvaise foi
1- « Il y aurait une baisse d’effectif d’élèves du 1er degré pour les rentrées 2017 et 2018 » :
– cette baisse d’effectif n’existe pas puisque le ministère s’est engagé à accélérer la
scolarisation des moins de 3 ans. Nous sommes actuellement à 12% de ces enfants
scolarisés. Si l’on revenait aux 35%, comme c’était le cas pendant 15 ans, de 1987 à
2002, il faudrait accueillir 200 000 élèves de plus.
2 - « l’efficacité pédagogique des petites écoles serait moindre et ces élèves auraient des
difficultés à intégrer le collège » ;
– Depuis 30 ans, toutes les études du ministère ont montré que les petites écoles ont de
meilleurs résultats tant pédagogique que social et que les élèves continuent de réussir
mieux, même après l’entrée au collège.
3- « Il y aurait également une difficulté à mettre en place les Temps d’Activités
Périscolaires ou Pédagogiques (TAP) ».
– c’est le même gouvernement qui a voulu que ce soient les communes qui payent les intervenants en TAP, ce qui est un début de municipalisation de l’Éducation. C’est le même gouvernement qui revoit à la baisse les dotations aux collectivités. Il ne peut pas s’étonner ensuite des difficultés financières à mettre en place les TAP. Par ailleurs, le rapport d’évaluation de cette « réforme » montre que les résultats sont effarants et qu’il vaudrait mieux la remettre à plat.
Les justifications de cette politique sont toutes erronées.
Plusieurs inspecteurs d’académie reconnaissent que le but est de faire des économies
de poste (Gers, Sarthe).
Une politique de fermeture déjà largement engagée
Au niveau national entre 1980 et 2015, un quart des écoles a déjà été fermé (plus de 16
000 écoles), avec une forte accélération ces dernières années, puisque environ 7
500 petites écoles ont été fermées les 15 dernières années, entre 2000 et 2015.
Avec à chaque fois, la création d’un transport scolaire et 2 000 km par an parcourus par
élève en moyenne et l’ajout de milliers de tonnes de carbone dans l’atmosphère.
La nouvelle organisation va encore faire perdre des dizaines de milliers d’écoles et
multiplier d’autant les déplacements et la pollution.
Cette politique va à l’encontre de l’accord de Paris que nous avons signé pour réduire
de 40% nos émissions carbone.
Dans le classement PISA 2013, la France a reculé d’une dizaine de places en 10 ans
(27ème sur 34), alors que dans le même temps, le ministère s’obstinait à fermer les
petites écoles qui sont les plus performantes. Le rapport du CNESCO de septembre
2016 confirme que la politique actuelle accentue les inégalités.
40% des élèves de CM2 sortent avec des difficultés tellement importantes qu’ils n’auront pas une scolarité « normale » au collège, ni après.
Il y a aussi la fatigue et le danger liés aux transports : depuis le début de l’année 2016,
des élèves sont morts dans deux accidents de transports scolaires.
Depuis une quarantaine d’années, il n’y a jamais eu autant de familles avec de jeunes
enfants qui s’installent dans le milieu rural que maintenant. Malheureusement on est en
train de créer les conditions de fuite vers les bourgs-centres et de désertification des
petites communes.
La corrélation est maintenant prouvée entre la perte des services publics en milieu rural et le vote FN (étude de l’IFOP de mars 2016).
Cette perte de service public nous éloigne de la démocratie.
Nous exigeons que le gouvernement revienne sur cette décision et rouvre les services
publics de proximité en particulier les écoles.
Ce résumé et le document complet « Analyse » sont disponibles sur la page « Action » du Site d’Ecole &Territoire, Association nationale pour la Promotion de l’Ecole Rurale
: http://ecole.et.territoire.pagesperso-orange.fr/Resume.pdf
http://ecole.et.territoire.pagesperso-orange.fr/Analyse.pdf