"La fin des privilèges de la naissance, ce qui compte ce n’est plus d’être bien né !"
Le discours est introduit par les bienfaits de la méritocratie dans une école républicaine. Ca fait doucement rigoler dans le contexte de népotisme à travers promotion du "prince Jean " à l’EPAD de La Défense !
Sarkozy présente sa réforme qui permettra de continuer la politique de suppressions de postes d’enseignants :
– Les questions du redoublement ou de la réorientation sont traitées par la multiplication des stages hors temps scolaires. Qui va les encadrer : des enseignants en heures supplémentaires ? Une sous-traitance par des officines privées comme pour les chômeurs après la casse du pôle emploi ?
– L’orientation des élèves est réglée par un rapprochement entre les lycées, l’enseignement supérieur et … les entreprises ! Il est bon de rappeler qu’actuellement pour 5 départs à la retraite de conseiller d’orientation 1 seul est compensé par une embauche. Les enseignants toujours plus polyvalents devront être capables d’informer les élèves et les familles. Le droit est donné de se réorienter en cours d’année (stages pendant les vacances scolaires)
– Le rééquilibrage des filières au lycée général concerne principalement la filière Littéraire : son attractivité serait renforcée par une amélioration du niveau de langues (l’horaire des langues n’a fait que diminuer dans les réformes successives et les dédoublements systématiquement supprimés) et en développant une branche qui mène " aux métiers des loisirs !!!" Pour une fois on oublie la série Économique et Sociale cible traditionnelle d’une frange du patronat. La série Scientifique ne change pas, elle pourra continuer son rôle de filière de l’élite et accueillir les catégories sociales les plus favorisées. Pour les séries technologiques, Sarkozy annonce une refonte des programmes de STI, qui traîne depuis plus de 5 ans !
– Généralisation du bac pro en trois ans. Les économies de postes s’accentuent…
– L’accompagnement des élèves : il existe déjà à hauteur de 4 heures par semaine et serait remplacé par un dispositif à 2 heures ?
– La question du nombre d’heures annuel est reposée : les élèves en feraient 100 de plus que la moyenne des pays de l’O.C.D.E (environ 10%)
“L’omni-président” fait comme d’habitude une politique d’annonces et veut mettre en place des dispositifs sans avoir fait le bilan de l’existant. Cette forme de soutien individualisé et les stages hors temps scolaire ont déjà été mis en place dans le premier degré avec une efficacité très discutée. Plutôt que d’aider les élèves en difficultés en leur offrant des conditions d’enseignement " normal " correctes, on les stigmatise un peu plus. Il crée les conditions pour développer encore plus la marchandisation de l’école : le soutien, les stages, l’orientation vont être externalisés.
Il annonce un temps de concertation avec Chatel ! Tout cela s’effectuant bien évidemment à " moyens constants ", dans le contexte des suppressions de postes annoncées. Il s’agira plutôt d’une gestion de la pénurie.
