La Cour des Comptes vient de publier un rapport dans lequel elle critique
largement la réforme de la mastérisation. Cette réforme a manqué tous
les buts qu’elle s’était fixé. Bilan d’une catastrophe annoncée.

Les économies espérées

La suppression massive de postes dans l’Education Nationale devait faire
économiser une somme considérable, on s’en doute !
Malheureusement, le coût des mesures d’accompagnement (revalorisation
des débuts de carrière, bourses au mérite, indemnités de tutorat et le
financement de deux années d’études supplémentaires pour aller de la
licence au master) réduit le "gain" à environ la moitié de ce qu’il aurait
du être…

L’amélioration du niveau des enseignants

Le concours de recrutement des enseignants a lieu au début de la deuxième
année de master. Les étudiants qui ont réussi l’écrit attendent la fin
de l’année pour passer les oraux du concours tout en passant leur master.
Ceux qui ont raté les écrits passent leur master en sachant qu’ils ne
seront pas recrutés comme enseignants à la rentrée suivante... Vu le taux
d’échec important aux concours de recrutement, il conviendrait donc
d’organiser ce concours avant ou au début du master.

Les nouveaux enseignants, présentés comme plus "performants", se sont
retrouvés en charge de classes (souvent sur plusieurs établissements) sans
jamais avoir vu d’élèves auparavant pour 70 % d’entre eux. Mais cela
avait l’immense avantage d’économiser des emplois rapidement…
Comment s’étonner alors que dans de telles conditions le nombre de
candidats ait baissé d’un tiers en un an ?

Débuter dans un métier sans formation préalable, après des années d’études
fastidieuses avec une profession que l’on n’est certain d’exercer en
fonction du résultat d’un concours aléatoire, voilà une perspective peu
réjouissante !

A court terme, on se trouve face à un gain budgétaire (somme toute
réduit par rapport à celui escompté) et à moyen terme, devant une éventuelle
pénurie d’enseignants.

L’impact de la mastérisation